L’utilité et la crédibilité d’un site comme celui-ci, nous en sommes pleinement conscients, reposent en grande partie sur une définition des genres qui rallie la communauté des théoriciens et théoriciennes ou qui, du moins, obtient un large consensus. Notre propos n’est pas de rédiger un essai détaillé sur chaque genre ni de passer en revue les différentes définitions qui ont cours, mais de circonscrire en quelques lignes la spécificité de chaque genre.

 

Nous n’avons pas inclus les textes qui relèvent de l’orature (les transcriptions de contes oraux), pour reprendre le mot de l’ethnologue Bertrand Bergeron, car ils font davantage partie du champ ethnologique que du domaine littéraire proprement dit. Les définitions générales que nous avons retenues sont celles qu’a développées Jean Pettigrew au fil du temps et qui ont servi de guide au projet de L’Année de la science-fiction et du fantastique québécois.

 

Fantastique

« Fiction cohérente, située dans notre monde, qui intègre un ou des éléments dont l’intrusion provoque, tant chez le lecteur que chez le protagoniste, une rupture de la normalité, et qui ne propose aucune explication rationnelle de cet élément ou de son intrusion. »

  • Fantastique apparenté : texte qui a toutes les apparences du fantastique mais qui se révèle ne pas l'être (généralement vers la fin) puisqu'il s'agit, par exemple, d'un rêve, de la résultante d'une maladie mentale, des conséquences de la consommation de substances hallucinogènes, etc.
     

Fantasy

« Fiction cohérente, située dans notre monde ou dans un monde sans relation avec le nôtre, qui intègre un ou des éléments qui, pour le lecteur, sont irrationnels, mais dont la présence ne provoque aucune rupture de la normalité chez le protagoniste puisqu’ils sont rationnels dans son univers propre. »

 

Science-fiction

« Fiction cohérente, située dans un monde en relation avec celui du lecteur, qui intègre un ou des éléments qui sont scientifiquement impossibles dans la réalité du lecteur, mais dont la vraisemblance est démontrée par une ou des explications rationnelles dans la réalité du protagoniste, ce qui élimine toute rupture de normalité pour ce dernier. »

  • Science-fiction apparentée : texte qui a toutes les apparences d'un récit de science-fiction mais qui se révèle ne pas l'être puisqu'il s'agit d'un rêve (ex. : Similia Similibus d'Ulric Barthe) ou parce que l'anticipation emprunte la forme de l'essai théorique, c'est-à-dire dépourvue de fictionnalisation.