Joël Champetier

Parution : Solaris 103, Ville-Marie, 1992, p. 26-31.

Dans cet article, Joël Champetier explique comment il a inventé les carac­téristiques scientifiques des planètes Nouvelle-Chine et Creuse où se déroulent respectivement les intrigues de ses romans de SF La Taupe et le Dragon et La Mer au fond du monde. Par la même occasion, il est amené à se pencher sur l’écriture, la construction et le symbolisme de ces deux œuvres et à traiter de la création des extraterrestres présents dans le second roman. Il révèle s’être inspiré d’éléments signifiants tirés de lectures scientifiques. 

Au départ, il s’était imposé quelques contraintes : présence d’extraterrestres non humanoïdes (les fridjis), colonisation d’une planète par un groupe ethnique autre que les Américains (les Chinois), « ailleurs » pas trop accueillant, civilisation non technologique. L’auteur affirme enfin avoir privilégié une commu­nication difficile entre humains et fridjis parce qu’elle favorise davantage l’originalité et l’innovation. S’étant refusé à utiliser des raccourcis trop fa­ciles, il a eu recours à une forme de télépathie entre les fridjis qui ne se fait pas « à distance » et a inventé un nouveau mode de communication entre eux et les humains qui tient compte des caractéristiques morphologiques de ses extraterrestres. Rappelant qu’il ne possède pas de formation scientifique, Champetier affirme qu’on peut écrire de la SF bien étoffée sans cette formation. Il croit qu’il n’y a rien de tel que la science pour servir de déclencheur à l’imaginaire mais que l’auteur doit aussi savoir doser imaginaire et ratio­na­lité.    

Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1992, Alire, p. 222.