Élisabeth Vonarburg

Parution : Solaris 54, Chicoutimi, 1984, p. 16-18.

Élisabeth Vonarburg commence par établir, en se basant sur les théories de Gilbert Durand, les trois régimes de l’image que l’on retrouve dans la fantasy. Puis, elle s’interroge sur ce qui caractérise ce genre littéraire. Premièrement, la fantasy  : le Héros, la Quête, les créatures enchantées, etc. Deuxièmement, elle tend à créer un univers qui repose sur des principes plus ou moins différents de ceux qui caractérisent le monde empirique du lecteur, ce qui la rapproche à cet égard de l’utopie. Ces deux caractéristiques expliqueraient la prédilection pour les sociétés archaïsantes qu’on trouve dans la fantasy. En effet, la nostalgie du Bon lieu, de l’Âge d’Or ne peut que faire référence à un passé révolu, dans lequel les mythologies trouvent leur compte. 

Par effet d’entraînement, la valorisation de la puissante Nature maternante a suscité la méfiance et le « refus du monde moderne perçu comme humainement appauvrissant parce que matérialiste/technologique/non-naturel ». Un autre critère associé à la fantasy, « c’est la présence et l’usage de la Magie comme élément déterminant du récit ». Enfin, la fantasy cultive la tendance assimilatrice, intégratrice qui s’exprime par la fabrication de mondes pleins et cohérents souvent livrés sous forme de séries de romans. Pour Élisabeth Vonarburg, la vogue actuelle de ce genre serait attribuable à la redécouverte du pouvoir de l’imaginaire.        

Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 132-133.