Collectif

Parution : La Barre du jour 35/37, Outremont, 1972, p. 95-104.

Les auteurs abordent la figure du loup-garou en s’interrogeant sur son origine, sur l’étymologie du mot, sur la forme animale qu’il prend, sur ses habitudes et sur ses premières manifestations en Nouvelle-France. Présent dans l’imaginaire depuis la haute Antiquité, le loup-garou serait « la forme astrale d’un sorcier vagabondant pendant son sommeil », un homme changé en loup par une malédiction divine ou un membre « d’associations secrètes d’allégeance satanique ». Pour certains, le terme « garou » dériverait du mot normand « garwall », qui veut dire « homme-loup », créant ainsi un pléonasme par redoublement du mot « loup ». Pour d’autres, « garou » signifie « gardez-vous » (gardez-vous du loup, en raison de la crainte qu’il inspire à l’homme).

Il prend généralement la forme d’un grand chien noir mais certains auteurs, comme Louis-Joseph Doucet, lui prêtent la forme d’un oiseau de la famille du corbeau. Il se manifeste les nuits sans lune et sans étoiles et est très difficile à capturer. Pour délivrer l’homme transformé en loup, le chasseur, au Québec, emploie « des balles bénites et se munit d’un trèfle à quatre feuilles ». La première manifestation du loup-garou sur le territoire québécois est enregistrée dans la région de Kamouraska et rapportée dans La Gazette de Québec le 14 juillet 1766. Dans la littérature québécoise, le loup-garou est souvent associé à un manquement à la pratique religieuse ou au Diable car le loup est l’ennemi mortel de l’agneau qui symbolise Jésus Christ.

Source : Janelle, Claude, Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, 2021, p. 432.