Thierry Vincent

Parution : Lurelu, vol. 18, n˚ 3, Montréal, 1996, p. 12-13.

Thierry Vincent déplore le cloisonnement du regard sur l’histoire au Québec qui fait en sorte que l’œuvre féérique de Marie-Claire Daveluy n’est pas reconnue comme étant de la fantasy. Ce genre, né selon Marc Duveau en 1894 avec le roman The Wood beyond the World du Britannique William Morris, se caractérise notamment par le rejet de l’industrialisation et une vision idéalisée du passé. Tout comme Morris, l’Américain Robert Howard et J. R. R. Tolkien qui a donné ses lettres de noblesse au genre, Marie-Claire Daveluy glorifiait le passé en valorisant l’aspect « coureur des bois » des héros de sa société imaginaire, s’appropriant ainsi le territoire québécois dans Sur les ailes de l’oiseau bleu et Une révolte au pays des fées et y convoquant tous les personnages de la littérature enfantine. Thierry Vincent croit même que l’inclusion d’une œuvre dans le corpus de la fantasy devrait tenir compte autant, sinon davantage, de l’intention des auteurs que des résultats auxquels ils sont parvenus. Il estime aussi qu’une classification établie selon la grille utilisée par Baird Searles dans A Reader’s Guide to Fantasy favoriserait la reconnaissance d’œuvres appartenant à un corpus encore bien mince au moment où il écrivait ces lignes.

Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1996, Alire, p. 235.