Guy Bouchard

Parution : imagine… 31, Montréal, 1985, p. 34-58.

Guy Bouchard analyse un fragment de la production littéraire québécoise en fascicules entre 1940 et 1967. Le genre le plus populaire est l’espionnage, alimenté en grande partie par le phénomène IXE-13. L’auteur n’a trouvé que quatre fascicules qui se réclament explicitement de la science-fiction. Il s’agit de la série Les Aventures futuristes de deux savants canadiens-français, qui compterait neuf fascicules. Bouchard résume les fascicules 1, 3, 4 et 9. Par contre, la SF apparaît sporadiquement dans des séries policières, d’espionnage et d’aventures. À elle seule, la série IXE-13 compte 18 fascicules qui relèvent de la SF.  Cette enclave couvre les numéros 650 à 667 et l’auteur en résume l’intrigue. En raison de l’altérité du lieu (hétérotopie galactique) et des antagonistes (hétéromorphes) et de l’anticipation temporelle implicite que comportent ces épisodes, il est permis d’affirmer qu’ils ressortissent à la SF pure par opposition à la SF mixte qui se définirait comme un mélange de deux genres : SF et espionnage, SF et policier, SF et amour, etc. Bouchard relève 13 autres récits de la série IXE-13 dans lesquels l’espionnage et la SF cohabitent et trois fascicules de SF pure dans la série Les Aventures amoureuses de la belle Françoise AC-12, l’incomparable espionne canadienne-française (202, 204 et 205). Les autres genres se prêtent moins à l’hybridation. Bilan de l’enquête : 28 fascicules relèvent de la SF pure et 34 autres se rattachent à la SF mixte, réparties entre l’espionnage (21), l’aventure (10) et le policier (3). En excluant les fascicules où la SF intervient marginalement ou frauduleusement, l’auteur conclut que 10,8 % du corpus étudié (570 fascicules) appartient à la SF. Quant au fantastique, il est à toutes fins pratiques absent de la littérature en fascicules. Une seule histoire, Le Mort-vivant, appartient à ce genre. Les écrivains n’ignorent pas l’existence de ce genre littéraire, comme le prouve l’utilisation de titres ambigus qui connotent le fantastique. Cependant, dans chaque cas, il s’agit de cette « forme de pseudo-fantastique qu’est le fantastique expliqué ». 

Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 153.