Élisabeth Vonarburg

Parution : Proxima, série spéciale 1, Lille (France), 1986, p. 55-69.
Réédition : Cahiers pour la littérature populaire 8/9, La Seyne-sur-Mer (France), Centre d'Études sur la Littérature populaire, 1987, p. 85-97.

Ayant noté que la production de SF au Québec, avant le milieu des années 1970, est diversifiée mais peu abondante, Élisabeth Vonarburg avance plusieurs hypothèses pour expliquer la rareté de cette SF qui semble coupée autant de la tradition française que de la tradition anglo-saxonne. En premier lieu, le Québec est trop occupé par le présent et par la question de l’indépendance, indissociable de la question de la langue. Or, joual et SF semblent incompatibles. De plus, la tradition orale du Québec a peut-être détourné la critique sociale et politique, source d’inspiration de la SF sociologique, vers la chanson au détriment de la littérature fictionnelle. Enfin, la classe productrice de SF, classe moyenne à l’éducation techno-scientifique ainsi que l’a démontré Gérard Klein, n’est pas encore vraiment formée au Québec au début des années 1970.

Par la suite, Élisabeth Vonarburg analyse longuement la constitution du genre en étudiant plus spécialement le travail des deux principales revues, Solaris et imagine... Elle confronte leur politique éditoriale respective, assez semblable au départ si on relit le premier éditorial d’imagine... et complémentaire aujourd’hui, estime-t-elle. Elle rappelle que l’orientation expérimentale prise par imagine... au cours des dix premiers numéros, répondant à une volonté de légitimation auprès de l’institution littéraire, a débouché sur un échec. En conclusion, Élisabeth Vonarburg dit ne déceler aucune école dans la SFQ. Les auteurs sont d’abord et avant tout des individualités diverses et si spécificité nationale de la SFQ il y a, elle se définirait tout simplement par un regroupement de gens qui écrivent de la SF au Québec.      

Source : Janelle, Claude, L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 172.