Fanny Blanchet

Mémoire de maîtrise, Université du Québec à Montréal, 2021, 98 pages.

Résumé
Ce mémoire s’intéresse à la figure de la survivante diariste dans deux romans postapocalyptiques contemporains, Into the Forest (1996) de Jean Hegland et The Handmaid’s Tale (1985) de Margaret Atwood. Son objectif est d’interroger l’espace-temps postapocalyptique en lien avec l’acte diaristique qu’entreprennent les narratrices et d’examiner comment l’un influence l’autre. Le premier chapitre pose les bases théoriques qui permettent de comprendre les conditions particulières d’avènement d’un contexte postapocalyptique. Ce chapitre expose le caractère subversif du contexte postapocalyptique en ce qu’il rappelle le passé préapocalyptique, de par la présence des vestiges, et contient l’indéniable possibilité d’un avenir ouvert.

Le second chapitre porte sur Into the Forest de Jean Hegland. Nous y étudions la conjugaison de l’acte diaristique et de la survivance dans l’optique d’une quête identitaire. Y est exploré l’avènement de nouvelles façons de dire le monde. Le troisième chapitre concerne The Handmaid’s Tale de Margaret Atwood. En soulignant le caractère postapocalyptique de ce roman, en lien avec sa prémisse dystopique, ainsi qu’en nous attardant à ses dispositifs métatextuels et diaristiques, nous avançons qu’une lecture privilégiant la présence d’un lectorat autant fictif que réel nous permet de reconnaitre dans l’œuvre un optimisme subversif.

Table des matières
Résumé v
INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1 : APOCALYPSE ET POSTAPOCALYPSE : FONCTIONS ET DÉFINITIONS 6
1.1 Le modèle apocalyptique, ou la mise en scène d’une annihilation rassurante 8
1.1.1 Frank Kermode et The Sense of an Ending 9
1.1.2 Teresa Heffernen et la culture postapocalyptique 10
1.1.3 La littérature postapocalyptique : un cadre répétitif ? 12
1.2 Le paradoxe postapocalyptique 14
1.2.1 Une temporalité changeante 15
1.2.2 Des sujets vestigiaux 17
1.2.3 « Regeneration not rebirth » 19
1.3 L’espace postapocalyptique : lieu de subversion 21
1.3.1 Portrait d’un monde qui n’a pas su mourir 22
1.3.2 De l’instabilité sémiotique du lieu 23
1.3.3 Survivre : une problématique de la performance 24
1.4 L’acte diaristique après la fin 26
1.4.1 Témoigner de l’apocalypse, témoigner de soi 27
1.4.2 Le journal-palimpseste 29
1.4.3 Une « temporalité en puissance » 30

CHAPITRE 2 : INTO THE FOREST : SURVIVANTES EN QUÊTE DE RÉCIT(S) 31
2.1 Introduction 31
2.2 Into the Forest en quelques mots 32
2.3 Intimité et apocalypse 33
2.3.1 L’apocalypse familiale 35
2.3.2 Dégradations et récupérations 39
2.3.3 Entretenir le jardin de la mère 41
2.4 Un monde imité 43
2.4.1 Le lieu des hommes 43
2.4.2 L’échec de la performance 46
2.4.3 L’échec du corporel 47
2.5 Une écriture en devenir 50
2.5.1 Mettre à jour l’encyclopédie 50
2.5.2 « I know I should toss this story too »: enjeu filial et métatextualité 52
2.5.3 Refuser un récit circonscrit 54
2.6 Réfutations et continuités 56
2.6.1 Amour et inceste sororal 56
2.6.2 Maternité et régénérescence 58
2.6.3 Incendier la maison familiale 59

CHAPITRE 3 : THE HANDMAID’S TALE : SURVIVANTE(S) EN RÉSISTANCE(S) 62
3.1 Introduction 62
3.1.1 Les conditions d’avènement d’un temps postapocalyptique particulier 64
3.2 The Handmaid’s Tale en quelques mots 65
3.3 Imposer une vie 67
3.3.1 Une (re)sémiotisation régulée 68
3.3.2 Décréter le corps féminin 72
3.3.3 Démultiplier le corps féminin 73
3.4 Des actes clandestins 78
3.4.1 Écrire la fuite 78
3.4.2 Un accouchement 81
3.4.3 « Unfortunately, this trail led nowhere » 82
3.5 Diaristique et résistance 84
3.5.1 Un récit trafiqué 84
3.5.2 Regard posé sur la section « Historical Notes » 85
3.5.3 Pour un savoir postapocalyptique féministe 87

CONCLUSION 90
Bibliographie 94