À propos de cette édition

Résumé/Sommaire
Plusieurs cas de disparitions inexpliquées sont rapportés près de la ville de Sainte-Agathe-des-Monts. Les policiers sont totalement impuissants à résoudre le mystère des 476 disparus. Le seul indice : les voitures des victimes se sont évanouies avec elles. L’énigme sera résolue lorsque le propriétaire d’une station-service disparaîtra après avoir traversé le lave-auto de sa station.
Commentaires
La nouvelle de Richard Leclerc respecte tout à fait le genre fantastique. Ancrée dans le réel, l’action se déroule dans un environnement connu et c’est dans celui-ci que l’irruption du surnaturel opère cette déchirure si chère à la tradition fantastique. L’auteur crée efficacement cette esthétique du vraisemblable qui permet l’effraction transgressive. Le lecteur a l’impression de lire un simple fait divers. Et c’est bien évidemment à la fin que la nouvelle révèle tout à fait sa nature fantastique et que l’on nous donne des éclaircissements quant aux nombreuses disparitions.
Alain, le propriétaire de la station-service, traversant le lave-auto, disparaît sans explication ; de lui et de sa voiture, il ne reste que la plaque d’immatriculation. S’opposant à toute forme de logique, le lave-auto se révèle être une sorte de brèche par laquelle les gens et leurs voitures s’évaporent. Pire encore, cette terrifiante altérité semble avoir une volonté propre puisqu’elle tente d’attirer et d’« avaler » l’ami d’Alain qui vient de la démasquer. Le lecteur baigne, tout comme le narrateur, dans un climat d’angoisse, car outre le fait de ne se voir offrir aucune véritable explication, la possibilité de tomber sur un tel endroit semble probable.
Dans l’ensemble, Leclerc réussit à livrer un texte solide où les frontières entre le réel et le surnaturel sont délicieusement floues. [MB]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 287.