À propos de cette édition

Éditeur
PAJE
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 113
Pagination
123-134
Lieu
Montréal
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Madame Martin vient de mourir. C’est sa dixième vie, si ses souvenirs sont exacts, et elle cherche le pourquoi de ses errements. Mais voici qu’elle se réincarne directement à l’âge adulte : aurait-elle atteint le paradis tant convoité ? Ici, elle a des tâches à remplir puisqu’elle est la patronne d’une maison de rendez-vous galant. Justement, aujourd’hui, le Baron Robinson doit lui amener son Vendredi afin qu’il rencontre la belle Marie-Madeleine. C’est sans compter sur Belzébuth qui se faufile pour séduire la belle tout en entraînant avec lui toute sa horde. Désespérée, la bonne Madame Martin fait contre mauvaise fortune bon cœur : le premier cercle du paradis, après tout, ce n’est pas le septième ciel, aussi devra-t-elle à l’avenir mieux protéger ses chattes.

Commentaires

Il est intéressant de noter que, lors du concours de nouvelles de Stop, trois des quatre textes gagnants – puisqu’il y a eu égalité en troisième position – sont en étroite relation avec les domaines qui nous préoccupent, puisqu’on y retrouve un texte de science-fiction, un texte de fantastique – celui de Françoise Godel – et une nouvelle policière de Daniel Sernine, un écrivain qui s’est formé en écrivant essentiellement en SF & F. Quant à la nouvelle gagnante, « Au cœur de l’usine », de Robert Daneau, son sur­réalisme aurait pu facilement rejoindre nos imaginaires mais il a plutôt penché vers une autre tendance, ce qui n’est pas plus mal.

Je pense que cette présence de la science-fiction et du fantastique dans un tel concours démontre deux choses : tout d’abord que ces deux genres se portent très bien merci au Québec et que, d’autre part, ils sont loin de faire partie d’un ghetto comme c’est encore malheureusement le cas ailleurs en francophonie, surtout en ce qui concerne la science-fiction.

Pour revenir à Françoise Godel, elle s’amuse avec le thème de la réin­carnation dans une nouvelle au ton frais et sans prétention. Se pliant de bon gré aux exigences du concours qui demandaient l’inclusion des noms Belzébuth, Marie-Madeleine et Vendredi, elle a su concocter une histoire quelque peu iconoclaste où, en deuxième partie, le lecteur se trouve confronter à la vie dans un bordel… qui ne correspond pas exactement aux normes que l’on se fait de ce genre d’établissement.

Si l’écriture se fait souvent poétique, la manie d’omettre ici et là les pronoms agacent à la longue, rompant la fluidité de la lecture. La construc­tion, aussi, amène certaines réticences : la deuxième partie où la narratrice s’occupe de sa maison de chats m’apparaît bien longue et bien mince par rapport à la richesse des premières pages.

Françoise Godel m’était inconnue avant ce texte. Son ton léger, sa plume alerte et la couleur de son imaginaire me font espérer de nouveaux textes. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 96.