À propos de cette édition

Éditeur
Stop
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Stop 144
Pagination
n. p.
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Parvenu à quarante ans, Stéphane Audiard doit mourir. C’est la loi, sur cette Terre surpeuplée dans un futur indéterminé (que rien ne distingue de notre présent). À peu près résigné à être exécuté le lendemain, mais quand même maussade, il se rend au bar du coin. Il y fait la connaissance d’un jeune homme, Michel Tourneur, dépité à la suite d’une rupture amoureuse. Après plusieurs verres, Tourneur, écœuré de la vie, consent à signer le Formulaire officialisant un sinistre échange : il ira se faire exécuter par injection létale à la place d’Audiard. Même dégrisé, le lendemain matin, le jeune homme s’y prête sereinement, observé par son aîné.

Dernière formalité, il faut que le bénéficiaire du sursis vive les quinze années suivantes dans l’état de santé (ou de maladie) qui était celui de son substitut. On lui injecte donc une forme rare de psoriasis. Rare en ce que les démangeaisons ne sont pas cutanées, mais affectent directement les os…

Commentaires

« À l’os » fait partie de cette catégorie d’anticipation – appelons-la philosophique – qui s’applique (ou s’amuse, selon le cas) à développer une seule idée en extrapolant à partir d’une situation ou d’une tendance actuelles. Ici, la surpopulation, dans une société mondiale légèrement orwellienne où l’existence du totalitarisme permettrait l’application d’une solution radicale. Un scénariste néo-zélandais, Andrew Niccol (Gattaca, The Truman Show), a développé une thématique apparentée dans In Time, avec la notion d’une date de péremption (25 ans) qu’on pouvait repousser en « achetant du temps » si l’on était fortuné.

Ici, la courte nouvelle de Davidts ne vaut que pour sa chute – très efficace –, cette concision étant garante de ce succès, comme c’est souvent le cas. Brièveté qui interdit aussi au lecteur de poser trop de questions du genre « oui, mais… », l’intention de l’auteur n’étant ni de convaincre ni vraiment de faire réfléchir, mais bien de livrer un « punch » dans la tradition du récit macabre.

Un texte réussi, et vite oublié. [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 66.