À propos de cette édition

Éditeur
L'Action sociale
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Action sociale, vol. V, n˚ 1508
Pagination
7
Lieu
Québec
Date de parution
07 décembre 1912

Résumé/Sommaire

En route vers les portes du paradis où l’attend saint Pierre, un couple qui a vécu une existence de misère se félicite de n’avoir pas perdu la foi malgré les privations matérielles. L’homme ne manque cependant pas de rappeler à sa femme qu’elle lui a parfois reproché de se résigner à son sort. Voyant saint Pierre venir à eux suivi d’un cortège de saints, ils apprennent que cet accueil en grande pompe s’adresse plutôt à un riche ayant obtenu son visa pour le paradis.

Commentaires

La discussion entre l’homme et la femme sur le chemin du paradis occupe une grande partie du texte. Soulagés de n’avoir plus à vivre une existence misérable, ils se remémorent les moments où leur foi a vacillé et où ils ont envié le sort des riches.

Sous le couvert d’une conversation banale entre époux – très réaliste malgré le cadre fantaisiste – au cours de laquelle l’homme fait un peu la morale à sa femme qui a parfois mis en doute les promesses de paradis – mais c’est elle qui aura le dernier mot dans l’échange ! –, « À la porte du paradis » est une leçon de catéchèse sur la parabole du pauvre et du riche qu’on trouve dans les Évangiles. Pour les riches, « il leur est aussi difficile d’entrer dans le royaume du ciel qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille ».

L’auteur rappelle au lecteur « qu’il est plus facile aux pauvres qu’aux riches de gagner le ciel ; ils n’ont pour cela qu’à remplir leurs devoirs de chrétiens et à supporter patiemment leur pauvreté ». En clair : acceptez votre pauvreté, cela vous garantira le ciel. Outre le fait que ce sophisme diminue le mérite du pauvre, il en dit long sur le rapport à l’argent auquel la religion catholique a conditionné ses fidèles, contrairement aux protestants pour qui l’accumulation de richesses n’a jamais été en contradiction avec leur religion. Mais on s’éloigne de la littérature, là !

Pendant un moment, à la lecture de ce texte, je me suis retrouvé à l’époque où, enfant, on apprenait le catéchisme pour se préparer à recevoir la confirmation. [CJ]