À propos de cette édition

Éditeur
C. O. Beauchemin & fils
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Ris et Croquis
Pagination
271-280
Lieu
Montréal
Année de parution
1889

Résumé/Sommaire

Chaque année, à la Sainte-Catherine, Colette est l’objet de moqueries parce qu’elle n’a toujours pas d’amoureux. La rumeur court cette année qu’elle aurait un mari en vue. Bien plus, Colette invite le village à une partie de tire chez elle. Les invités y trouvent une masure transformée en palais et une Colette rajeunie. À la fin de la soirée, le diable vient lui rappeler l’engagement qu’elle a pris en échange d’un vœu exaucé.

Commentaires

Le conte de Ducharme évoque une tradition aujourd’hui presque oubliée : la Sainte-Catherine, fête des vieilles filles qui ont dépassé l’âge de 25 ans sans se marier. Le féminisme a définitivement balayé la connotation péjorative rattachée à cette fête devenue strictement commerciale.

Ce conte littéraire plutôt traditionnel transmet une morale assez transparente : il ne faut pas invoquer en vain le nom du diable. « Plutôt épouser le diable que de coiffer Sainte-Catherine », jette Colette à la légère. Toutefois, « À la Sainte-Catherine » laisse voir un contenu sociologique sous-jacent. Ce texte contient une condamnation explicite de la femme (Colette est enlevée par le diable) qui n’a pas choisi l’une des deux seules conditions possibles à cette époque : mère de famille ou épouse du Christ !

L’écriture de Ducharme est intéressante et la narration bien menée. On peut regretter l’éviction complète du frère de Colette, un bossu, après que l’auteur eût mentionné qu’elle vivait avec lui. Est-il présent au moment de la fête ? Ducharme n’en parle pas comme s’il n’avait jamais existé. Cela est d’autant plus dommage qu’il aurait pu approfondir la superstition et la crainte qui entouraient les handicapés physiques à cette époque, notamment les bossus.

Ducharme a réussi un petit tour de force en écrivant un conte édifiant sans être ennuyant ! [CJ]

  • Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 66-67.