À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 131
Pagination
13-16
Lieu
Proulxville
Année de parution
1999
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Parqué à l’intérieur d’une antichambre aseptisée, Yan attend son tour en compagnie d’autres « élus » ayant mérité le privilège de s’accoupler. Dans ce monde futur, on pratique l’économie démographique à la façon d’un énorme système reproducteur ramenant les individus à la dimension de simples spermatozoïdes. Dur combat en perspective pour le droit de perpétuer la vie.

Commentaires

Aucun doute possible, nous voilà devant une nouvelle de SF rencontrant les exigences du genre. Avec son vocabulaire futuriste, son atmosphère aseptisée et ses gadgets techno-organiques rappelant le Lone Sloane de Druillet qui fit le bonheur des amateurs de bande dessinée des années 1970, cette brève œuvre d’anticipation contient en quelque sorte la panoplie complète. S’y ajoutent une assez belle manipulation des profonds ressorts psychologiques de la sexualité et une maîtrise certaine de la langue chez Richard Blanchette.

De toute évidence, l’auteur éprouve du plaisir à écrire mais, hélas, cela ne nous garantit pas un authentique plaisir de lecture. Car malgré des qualités indéniables, cette nouvelle échoue à emporter l’adhésion du lecteur. Sans doute, quelques beaux passages provoquent le choc de l’étrange et le dépaysement des univers improbables. Mais l’anticipation à saveur anti-utopique a tellement été exploitée que pour être réussi, un récit de ce type doit savoir se démarquer du convenu et de la quincaillerie du genre par une histoire à la structure solide et aux enjeux narratifs bien établis. Il ne suffit pas de mélanger une description hyperréaliste d’une relation sexuelle avec des bidules à la Flash Gordon pour obtenir une histoire vraisemblable d’accouplement entre un humanoïde et un vaisseau spatial.

Pour résumer, cette nouvelle ressemble trop à un exercice de style et trop peu à une œuvre terminée. Voilà qui est bien dommage, parce que, malgré un talent véritable, Richard Blanchette nous sert ici un conte qui décolle mal, suit un parcours flou et n’atterrit pour ainsi dire nulle part. [PB]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 24-25.