À propos de cette édition

Éditeur
Horrifique
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Horrifique 8
Pagination
45-53
Lieu
Jonquière
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Philippe, qui a perdu son amoureuse Marianne à cause d’un chauffard, le jour de leur mariage, se réjouit du fait qu’est venu le jour de leur rendez-vous annuel. Il se rend au cimetière et appelle Marianne, qui s’extrait difficilement de sa bière, à la manière des revenants dans le vidéoclip « Thriller » de Michael Jackson. Les amants sont réunis et célèbrent leur amour pendant la nuit. À l’aube, Philippe promet à Marianne de revenir l’année suivante.

Commentaires

Ce texte, qui ne comporte pas de chute à proprement parler – ou, du moins, pas selon les « standards » de la nouvelle traditionnelle pourvue d’une finale plus ou moins inattendue –, se révèle particulièrement glauque. Plus récit d’horreur que récit fantastique, l’œuvre rappelle la nouvelle « Ban mwen yon ti-bo » de Stanley Péan (dans La Plage de songes, 1988) – qui était dédiée d’ailleurs à un des maîtres anglo-saxons de l’horreur au milieu du XXe siècle, Richard Matheson –, à la différence que dans ce texte de Villeneuve, l’amant ne craint pas d’embrasser l’amante, bien que son corps soit en décomposition post-mortem.

On peut aussi noter le ton maladivement romantique du récit, qui n’est pas sans évoquer le Crow de James O’Barr, chef-d’œuvre de la bande dessinée fantastique (1981), dans lequel on voit (de façon nettement plus développée et efficace) le mal de vivre du protagoniste une fois la femme de sa vie disparue.

Outre les coquilles qui parsèment le texte de Villeneuve, faute d’une révision rigoureuse, l’histoire reste somme toute un peu convenue : il s’agit, comme on l’a vu, d’une variation sur un thème bien connu, variation qui n’a rien de plus à offrir que ses prédécesseurs. Par ailleurs, on remarque à quelques occasions dans « Ad vitam æternam » ce qui me semble être un problème de ton : tandis qu’on sent le narrateur éperdument amoureux de Marianne, encore après le décès brutal de cette dernière, on ne peut s’empêcher de sourire à la lecture de quelques passages, se demandant si l’auteur a voulu verser dans l’ironie humoristique (ce qui serait déplacé, le cas échéant) : « Elle penche coquinement la tête de côté et me sourit en saisissant les fleurs. Du moins, je crois qu’elle sourit ; c’est plus difficile à dire depuis que sa lèvre supérieure, pourrie, s’est détachée… ». [SL]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 195.