À propos de cette édition

Éditeur
Ashem Fictions
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Format
Extrait
Paru dans
Roberval fantastique
Pagination
32-33
Lieu
Roberval
Année de parution
1998
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Au fond d’une cave aux murs étanches, Kevin s’éveille lentement et prend conscience de son environnement. Dans cet espace peuplé de tubes de verre dont plusieurs sont occupés, comme le sien, par une créature – humanoïde ou non –, Kevin semble être le seul à avoir émergé de l’étrange coma où les autres semblent encore plongés. Hors des tubes, d’autres créatures vont et viennent parfois, apportant et remportant des cadavres. Avant même d’avoir pu sortir de la paralysie dans laquelle son corps baigne encore, Kevin sombre pour toujours dans l’oubli lorsqu’une explosion secoue la cave.

Commentaires

Il est bien difficile de rendre compte d’un extrait de roman. Dans le cas de celui-ci en particulier (publié depuis sous le titre L’Aile du papillon), on pourrait dire qu’il est prometteur, mais qu’il serait tout de même plus prudent d’attendre la suite pour en juger. Toutefois, on pourrait aussi considérer que le texte est un peu trop ambigu ou évasif, mais alors quelqu’un pourrait arguer que c’est peut-être parce qu’on n’a qu’une portion du tableau. En fait, un passage si court ressemble surtout à une bande-annonce, et peut-être même à une bande-annonce du genre qu’on nomme en anglais teaser.

Si l’on essaie de prendre ce texte comme un récit autonome, et si on le considère comme un microcosme de l’ensemble, disons tout de même qu’il est construit de manière habile. Les éléments sont bien amenés de manière à capter l’intérêt de la lectrice et à le conserver jusqu’à la fin, même si celle-ci nous laisse nécessairement sur notre faim parce qu’elle ne règle rien de nos problèmes de lecture : qui est le personnage ? où est-il ? qu’est-ce qui fait qu’il se trouve là ? où cela le mène-t-il ? etc.

De plus, la lecture est d’autant plus frustrante ici que le narrateur, lui, semble tout savoir. En effet, la narration, d’abord focalisée par Kevin, passe vers la fin à un niveau enchâssant, si bien qu’on a le point de vue du narrateur sur le personnage et sur la scène, et ce narrateur se fait médiateur entre le texte et nous : Kevin aurait pu penser ceci, mais il aurait eu tort, nous dit-il, car les choses se sont passées comme cela. Le narrateur prend de plus en plus de place au cours du texte et, à la fin, on doit – déjà – faire notre deuil du personnage et du point de vue initiaux pour reporter notre attention – et notre besoin d’identification – sur le narrateur et son discours. [SBé]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 57-58.