À propos de cette édition

Éditeur
C't'un fait, Jim !
Genre
Fantasy
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Épitaphe 1
Pagination
8-16
Lieu
Longueuil
Année de parution
1996
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une guerre civile secoue l’Aquilonie sur laquelle règne Conan. En ce matin pluvieux, le roi barbare mène ses troupes contre l’armée ennemie accompagnée par d’énormes chiens d’enfer, capables de vomir de la lave. Les hordes de Conan donnent l’assaut. Au milieu de la bataille, Conan découvre que sa fille Amra, défiant ses ordres, s’est jointe à son armée. La bataille est féroce et les forces d’Aquilonie subissent de lourdes pertes. Conan réussit à atteindre le chef de ses ennemis ; il est stupéfait quand ce dernier se révèle être Campidès, fils du roi tyrannique Numédides à qui Conan avait ravi le trône. Campidès déclare qu’il se venge en dépossédant à son tour le nouveau tyran d’Aquilonie.

Conan a vu Amra vaincre un des chiens d’enfer. Il se dit qu’elle est digne de monter sur le trône à son tour, et se demande s’il n’est pas lui-même, à quarante ans, devenu trop vieux pour régner. Ce sentiment d’amertume le trahit en ralentissant ses réflexes : la lame de Campidès parvient à le décapiter. Amra, enragée par la mort de son père, prend le commandement de ses troupes et parvient à remporter la victoire. Les soldats l’acclament et lui demandent d’être la nouvelle reine d’Aquilonie.

Commentaires

Un récit de bataille n’est nullement pour me déplaire ; surtout si on est dans une histoire de Conan. J’apprécie particulièrement les éléments de fantasy qui vont donner une couleur supplémentaire à l’action. Des chiens d’enfer vomissant le feu, pourquoi pas ? Mais les maladresses de la narration et du style gâchent mon plaisir. Le style est trop naïf ; il manque d’élégance. Les descriptions sont sommaires. Les chiens d’enfer n’ont droit qu’à quelques éléments descriptifs ; il faut la moitié du texte avant qu’il soit dit clairement qu’ils vomissent de la lave, avant cela on dit qu’ils la « versent », à croire qu’ils ont apporté des seaux de magma avec eux. Le combat, loin d’être enlevant, est plutôt confus. On n’a pas de sens de la bataille, et Conan et sa fille semblent se déplacer au hasard pour arriver malgré tout à l’endroit voulu.

Il est difficile de croire aux prémices de la situation. C’est une guerre civile qui secoue l’Aquilonie, mais les ennemis ont l’apparence d’étrangers et leur armée est affrontée sur une plaine, comme si elle avait été assemblée de l’extérieur. Aucun sens des luttes territoriales internes et des contraintes logistiques qui accompagnent fatalement un tel conflit. En plus, Conan est stupéfait lorsque son ennemi se révèle être le fils du roi dont il a usurpé le trône. Le Cimmérien devrait pourtant bien comprendre la notion de vengeance, il me semble.

Amra nous est présentée par le biais d’un long flash-back en plein milieu de l’action, qui revient sur la liaison de Conan avec Bélit, laquelle lui a caché qu’il avait une fille. Cela vient rompre le rythme ; de plus, le triste destin de Bélit n’a pas de conséquences sur le reste de l’histoire, alors pourquoi en parler ? J’aurais préféré savoir comment le prince déchu s’est procuré des chiens d’enfer ou la signification des uniformes noirs et des casques ornés de crânes de ses armées (est-ce juste pour dire : « on est des gros méchants » ?).

On a souvent reproché à Howard d’écrire des histoires adolescentes et exagérées ; reste que ce n’est nullement facile de bien écrire de tels textes. Mathieu Daigneault fait preuve d’un bel enthousiasme et nous raconte une histoire véritablement conanesque – la seule des quatre du fanzine Épitaphe. Malheureusement, sa plume n’est pas à la hauteur du père de Conan. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 67-68.