À propos de cette édition

Résumé/Sommaire
Anaclet, douze ans, allait souvent se baigner à l’Anse chez Louis, près de Cap-aux-Meules. Là pousse un rosier qui attire les abeilles ; un matin, au milieu des roses rouges, en pousse une noire, qui se dérobe lorsqu’on tente de la cueillir. Bientôt la rose noire se met à parler, et devint, l’espace d’un été, la confidente du garçon, jusqu’à ce que l’automne, puis l’hiver, annonce son trépas.
Commentaires
Davantage un conte qu’une légende, ce récit porte en lui une certaine poésie naïve, qui n’est pas sans rappeler Le Petit Prince de Saint-Exupéry. L’enfant qui échange avec la fleur, laquelle lui répond dans sa tête, peut bien entendu être interprété comme le fruit de l’imagination du petit, ou d’une hallucination, voire de la schizophrénie du garçonnet. Or cela serait faire preuve de mauvaise foi. Le style de l’auteur, tout en simplicité afin d’accentuer l’oralité du récit, favorise plutôt l’éclosion du merveilleux et du thème de prédilection dans les contes fantastiques d’Harvey : la créature féerique.
La rose parlante est un symbole puissant, qui implique une communion profonde avec la nature. Harvey, à travers ce conte, affirme que pour comprendre et jouir pleinement des Îles-de-la-Madeleine, il faut savoir écouter. Écouter le son des vagues, des oiseaux marins, des plantes – des mystérieuses fleurs, afin de saisir le langage caché, hermétique de la nature des Îles, et qui change au gré des saisons. [MRG]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 240-241.