À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Décollages
Pagination
104-109
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Une ville futuriste délabrée jonchée de cadavres, en hiver ; les états d’âme d’un humain qui se téléporte grâce à son désireur ; les Vrans, inhumains informes qui se nourrissent des esprits humains. Le seul personnage tue un Vran, se promène au milieu des cadavres humains et néglige les survivants désorientés, puis rentre à son appartement où sa seule compagnie est un hologramme de sa (défunte ?) compagne.

Commentaires

 

Victor Frigerio a une écriture très littéraire, ce qui en fait à la fois l’intérêt et la difficulté. Ces quelques pages sont davantage une sorte de poème en prose à arrière-plan SF qu’une nouvelle. Ce n’est pratiquement pas résumable.

Ce hors-série d’imagine… fait une très grande place aux illustrations pleine page peu évocatrices, à partir desquelles les auteurs ont tenté de rédiger un texte qui les accompagne sans les suivre. Ce qui ne laisse que trois pages pour ce texte impressionniste. Un texte, et une revue, qui exigent du lecteur un immense talent. Cette façon de procéder à l’envers, ou à rebours, donne d’étranges résultats, le texte illustrant l’illustration sans la commenter ni, apparemment, la comprendre. Comme toute expérience de laboratoire, elle est plus intéressante pour les spécialistes, surtout ceux qui ont tâté à la fois de l’écriture et de l’illustration, ou qui tentent de déposer du texte au pied des cimaises, que pour le lecteur naïf ou moins averti.

Dans sa présentation de ce numéro en tous points spécial, Paul-G. Croteau dit qu’en se soumettant à cet exercice, les auteurs prêtent le flanc à une critique facile. Je ne vois pourtant rien là de facile, dans la mesure où cet objet picto-littéraire non identifié n’entre dans aucun cadre d’analyse et ne se laisse pas rendre compte. Une amie poète disait qu’analyser un poème est aussi futile que de compter les pieds sur ses doigts. Je pense aussi que ni ce poème, ni ces trois images brutales ne permettent un commentaire, ni même la plus détachée des analyses, mais ne sont justifiables que d’un rapport individuel du lecteur-spectateur à cette inclassifiable objet, qui peut laisser de glace comme il peut enflammer. Croteau a parfaitement raison d’appeler cela un défi.

Terminons tout de même sur une note facile : ce ne sont pas tous les illustrateurs et auteurs de ce numéro qui sont passés à la postérité. [TS]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 87.