À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 102
Pagination
28-31
Lieu
Hull
Année de parution
1992
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le 3 novembre, journée nationale du suicide, approche à grands pas. L’arrière-grand-père d’Ariane ressent les pressions subtiles de son entourage familial qui l’incite à « se retirer ». Jouissant encore d’une bonne santé et goûtant les douceurs de la vie, Papi Victor ne l’entend pas ainsi.

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Commentaires

Le grand mérite d’Évelyne Foëx, c’est de nous faire sentir les pressions souterraines que subissent les vieillards dans une société qui encourage une forme d’euthanasie volontaire et ce, à travers un récit tout en douceur qui esquisse un modèle social presque idéal. La beauté de la nature célébrée par une prose volontiers bucolique, voire un peu mièvre au début par excès de souci de traduire le ravissement, et l’harmonie sociale retrouvée (il ne semble plus y avoir de guerres, d’injustices, de disparités économiques) arrivent presque à faire oublier cet aspect sombre ou honteux qui se perpétue en raison du poids de la tradition.

Si le thème du suicide est au cœur du récit comme il se doit, il ne saurait toutefois être compris sans questionner la force des traditions puisque la journée du suicide est interdite dans la plupart des pays, sauf dans la région où vit Papi Victor.

La nouvelle d’Évelyne Foëx analyse aussi le rapport à la mort – le suicide offrant une possibilité de conclure son existence de manière spectaculaire – et la façon dont la société s’y prend pour la banaliser aux yeux des enfants. À cet égard, le personnage de la petite Ariane illustre à quel point le monde de l’enfance peut être cruel, d’une cruauté innocente pourrait-on dire, sans arrière-pensées, contrairement aux adultes qui peuvent se montrer cyniques par calcul comme Myria, la mère d’Ariane.

Évelyne Foëx a réussi une belle nouvelle tout en demi-teintes, à l’écriture soignée, dont l’apparente sérénité cache un malaise social profond. Celui-ci n’existerait sans doute pas si tout le monde pratiquait l’art de vivre du vieil homme. C’est le plus beau testament qu’il peut léguer à sa petite-fille. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 77-78.