À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
imagine… 27
Pagination
71-76
Lieu
Montréal
Année de parution
1985
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sous le regard distancié de Jacquemaire évolue une société centrée autour d'un monastère de religieuses. Jovette, l'abbesse, connaît des extases mystiques tandis que les bisons gambadent dans les prés et que Lydia attend sa mise à mort. Car elle a fauté. Et le jour de l'accouchement sera aussi celui de sa mort, dans des souffrances atroces, lors d'une cérémonie publique.

Commentaires

Faire un pastiche de Boris Vian peut paraître une gageure. En effet, les textes de cet auteur relèvent d'un fantastique à la fois diffus et baroque, où l'horreur surgit d'une lente désagrégation du réel. Lemieux reprend avec « L'Arrache-corps » les principales caractéristiques de Vian pour en faire un concentré quelque peu déconcertant.

Les éléments importants de l'univers de Vian apparaissent dans ce court texte : le récit se présente comme un carnet de bord, où les dates connaissent d'importantes transformations. Il joue sur les frontières de l'étrange et du réalisme ; l'on ne sait distinguer au premier abord la différence entre les bisons et les garçons de ferme, par exemple. Les personnages de la nouvelle possèdent la même aisance que ceux de Vian dans un monde absurde et inquiétant. Enfin, le style vianesque est respecté : phrases courtes et neutres, emploi de néologismes. La faiblesse réside peut-être dans l'absence de l'humour progressif et désespéré de Vian. Ainsi, on se retrouve avec « L'Arrache-corps » devant un énorme concentré de Vian, ce qui est louable et nécessaire dans un pastiche (!), mais qui laisse une impression d'artificialité par une accumulation plutôt lourde. La concentration rend d'autre part la lecture du texte ardue, sinon pénible. Si l'on excepte ce fait qui rend la lecture lassante, cette nouvelle se révèle un pastiche fort honnête. [SB]

  • Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 72.