À propos de cette édition

Éditeur
Le Passeur
Titre et numéro de la collection
L'ASFFQ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Année 1986 de la science-fiction et du fantastique québécois
Pagination
177-180
Lieu
Beauport
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un citoyen d’un état autoritaire reçoit le privilège de posséder un soufflemot, qui lui appartiendra définitivement au bout de douze heures s’il se comporte correctement. L’homme connaît une nuit fiévreuse, serrant contre lui le précieux appareil. Mais, lorsque le sablier des douze heures est vide, une voix lui annonce qu’il n’est pas qualifié pour posséder un soufflemot.

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Commentaires

Dans une préface conjointe à leurs deux nouvelles, Michel Bélil et Gilles Pellerin (« Le Sable, le plomb, le verre ») se confondent en excuses pour avoir produit, à leur insu respectif, des textes qui donnent apparence de plagiat – selon eux. Nos amis se sont inquiétés pour rien. Ou plutôt, on ne voit pas pourquoi ils se sont inquiétés. Sans leur liminaire, j’aurais au plus noté qu’il y avait un sablier dans chaque nouvelle. Mais plusieurs auteurs ont dû parler de sabliers ; où est le problème ?

Le parallèle est frappant, entre les vains scrupules de Bélil et Pellerin, et les angoisses du personnage récipiendaire d’un soufflemot : on en comprend mal le motif. Qu’est ce soufflemot ? Que symbolise-t-il ? En quoi est-il si précieux ? Qu’accomplit-il ? Que faudrait-il au personnage pour en être digne ? Et surtout, qu’a-t-il fait ou omis pour qu’on lui retire impitoyablement son soufflemot ? Quel rôle joue dans tout cela le fatidique sablier, plein de citoyens réduits à des grains de sable ?

Ni à ma première lecture, ni à la seconde quelques semaines plus tard, n’ai-je été sûr d’avoir compris cette nouvelle, alors que « Le Sable, le plomb, le verre » m’avait paru limpide. Certes, on est tenté de traduire le soufflemot comme étant l’écriture, rare privilège dans cette société totalitaire et étouffante que la nouvelle met en scène laconiquement (les communications y paraissent rares et difficiles, le mutisme semble de rigueur). Les angoisses du personnage seraient alors, mythifiées, celles de l’écrivain au seuil de la création.

Mais si le thème du texte est bien la difficulté de communiquer, Michel Bélil a trop bien réussi sa démonstration : il faut pour le comprendre faire de l’interprétation à longue portée et le message risque plutôt de ne pas se rendre, avec en plus les parasites des questions non résolues (le sablier amené à la fin me semble relever d’une tout autre thématique, nullement approfondie ici). [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 24-25.