À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le personnage du titre est amnésique, doté d’une conscience de soi minimale, et d’une compréhension des choses à peu près nulle. Décollage, jaillissement dans l’espace et amarrage à un gros « vaisseau » étranger sont vite expédiés. En fait, l’élu n’a à se soucier de rien durant son long séjour dans un espace doux, clos et capitonné, où il flotte en apesanteur et est nourri directement par un tube. À peu près à l’époque où il commence à se demander ce qu’il fait là – tout agréable que soit le séjour –, il est violemment expulsé vers un ailleurs éblouissant peuplé de géants : il est un bébé qui vient de naître.
Commentaires
Selon qu’on fait une lecture plus ou moins active (« où me mène l’auteur, qu’est-ce qu’il me raconte ? »), on devine plus ou moins vite la révélation obstétrique. Le plus paresseux saisira, quand même, bien avant la « fin ». Habilement, et aussi parce qu’il n’a guère le choix, Lord passe d’un vocabulaire astronautique (très léger) à un autre plus sensoriel, aux velléités lyriques à l’occasion. C’est l’époque du Major Tom du regretté Bowie (« Space Oddity », 1969) ; le parallèle qui vient à l’esprit ménage une fugitive fausse piste. C’est aussi l’époque où le genre du mot « trampoline » est encore un secret bien gardé.
Difficile d’en dire plus sur cette histoire, qui pourrait tout aussi bien ne pas être recensée comme relevant de la science-fiction : elle se résume à la boutade énoncée ci-haut, elle évoque inévitablement l’image de Woody Allen déguisé en spermatozoïde et ne mérite pas d’être prise plus au sérieux que cette scène… séminale du cinéma américain. [DS]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 296.