À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
DGR publication
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
147
Lieu
Mont-Laurier
Année de parution
1988
ISBN
2921033003
Support
Papier

Résumé/Sommaire

David Ricard travaille comme surveillant de nuit à la base spatiale Le Prince, temporairement stationnée à Alexiville. Ricard est en butte aux tracasseries de son patron, M. Dalton, qui cherche une raison pour le congédier. Le surveillant passe à l’attaque et écrit au supérieur de son patron, M. Rivetta, pour dénoncer l’attitude de M. Dalton, son incompétence et les problèmes d’alcoolisme chroniques qu’il éprouve. Mais Ricard entretient aussi des relations houleuses avec d’autres personnes de son entourage. Il cherche à faire coincer le livreur de journaux qui omet de faire la distribution de porte en porte sur la base. Il mène une guerre d’usure contre le propriétaire de l’immeuble où il demeure pour que celui-ci fasse effectuer les réparations qui justifieraient l’augmentation annuelle du loyer. Bref, David Ricard a beaucoup de problèmes et il doit se défendre sur plusieurs fronts afin de ne pas être expulsé de son loyer et de ne pas perdre son emploi. Mais l’adversité finit par avoir raison de lui.

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Commentaires

Depuis une dizaine d’années, j’en ai lu des livres qui ne valaient pas cher, qui étaient mal foutus, qui ne suscitaient qu’un ennui profond. Je me souviens (quel masochisme !) du Retour des Atlantes, d’À l’aube du Verseau, des Incommuniquants, de La Filière du temps… Je pensais qu’on ne pouvait pas trouver pire dans l’insignifiance. Détrompez-vous : il y a pire ! Le livre suprêmement inutile et rasant, c’est Au sud d’Alexiville de Daniel G. Reid publié par DGR publication, c’est-à-dire à compte d’auteur.

Une histoire (si on peut parler d’histoire !) extrêmement mal fagotée et une écriture tout à fait horrible. Quel rapport ce livre entretient-il avec la science-fiction, étiquette pourtant clairement affichée en quatrième de couverture ? Je me le suis demandé à plusieurs reprises car, visiblement, il n’y a aucune raison pour que le récit se passe dans un futur proche ou dans une base spatiale temporairement stationnée sur Terre. Quelques détails scientifiques (une ou deux découvertes médicales et le développement de stations orbitales habitables) établissent que Au sud d’Alexiville est un récit de science-fiction, mais jamais l’auteur ne justifie la nécessité de ce cadre. En aucun temps, il ne tire profit du lieu où travaille David Ricard, lieu qui évoque finalement une grande conciergerie moderne. Reid ne connaît manifestement pas la science-fiction.

En fait, tout cela ressemble à une mauvaise farce qui servirait d’alibi à Daniel G. Reid, par personnage interposé, pour déverser son fiel sur la société en général et sur ceux qui incarnent à ses yeux l’autorité et le bon droit, le patron et le propriétaire de l’immeuble. C’est la complainte du prolétaire qui accuse les autres d’être responsables de son sort sans se rendre compte que c’est lui le problème. Son personnage principal, David Ricard, est un petit merdeux qui écœure tout le monde. Ses démêlés comme employé de la base Le Prince et comme locataire finissent vite par nous lasser et ne suscitent aucunement la sympathie du lecteur. Le petit baveux qui cherche constamment à tirer profit du système n’a que ce qu’il mérite.

Au sud d’Alexiville se résume essentiellement aux jérémiades d’un pauvre type qui essaie de nous faire croire qu’il est victime d’une injustice sociale, alors qu’il a toujours fait chier tout le monde et qu’il finit par en payer le prix. Des personnages antipathiques, la littérature en compte plusieurs et cela ne fait pas pour autant de mauvais romans. C’est tout à l’honneur de leurs auteurs. Or, dans le livre de Reid, on chercherait en vain la moindre trace d’un talent d’écrivain. Le récit est confus au plus haut point. Il s’engage sur les activités d’un médecin de la base, le docteur Thomas Beaton, puis il l’abandonne et se fixe sur un autre personnage tout aussi épisodique et secondaire. Tout cela rappelle l’improvisation la plus décousue.

Mais le plus déprimant, c’est l’incapacité de D. G. Reid à composer deux phrases de suite dans un français acceptable. On ne lui demande pas d’avoir du style, soyons réaliste, on lui demande simplement de savoir écrire en français. Il me semble que c’est la moindre des choses quand on prend la responsabilité de publier ce qu’on écrit. Un seul exemple suffira à illustrer mon propos : « Le sauna est maintenant muni d’un dispositif électronique qui maintient la température du sauna constante. Le sauna se chauffe à 6 heures du matin puis se refroidit à 11 heures du soir. » (p. 59)

Il est inutile d’en dire plus. Tout le monde aura compris que ce bouquin m’a déjà fait perdre plus de temps qu’il n’en mérite. C’est Georges-Henri Cloutier qui a trouvé ce livre dans une librairie d’occasion. Il doit certainement m’en vouloir pour m’avoir refilé ce cadeau empoisonné… [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 315-316.