À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un homme cache chez lui une jeune femme qui a sauté le mur dressé au milieu de la ville. Étrangers l’un pour l’autre, ignorants de l’univers de l’autre, ils amorcent ensemble la découverte du monde que chacun ne connaît que par de vagues croyances.
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Commentaires
Bertrand Bergeron offre avec « L’Autre », à l’instar de sa production habituelle, un récit d’une grande qualité. Prenant place dans un univers qui rappelle avec beaucoup de finesse l’univers totalitaire de 1984 de George Orwell, « L’Autre » est écrit d’une façon fort singulière.
Dans un départ plutôt lent, l’auteur entraîne élégamment le lecteur à s’intéresser, par l’entremise d’un narrateur "on", aux impressions parfois fugitives et d’autres fois tenaces qui accompagnent un piéton sous une pluie nocturne aux reflets particuliers. La trame du récit se déploie lentement au centre de ce tissu d’observations, et le nœud de l’histoire, cette discussion entre les deux personnages, est traité de la même étrange façon, laissant le lecteur sans cesse à la merci de cette narration sans faille qui le guide vers les détours les plus inattendus.
Si la thématique privilégiée dans « L’Autre » n’est pas en soi novatrice – ce qui n’est pas nécessairement un défaut –, il faut souligner à grands traits l’habile mise en situation et l’écriture qui portent cette histoire de gris univers, où la déshumanisation est sans cesse indexée, vers une finale optimiste. Le récit se termine en effet au moment où le couple s’apprête à découvrir l’amour. [CG]
- Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 28.