À propos de cette édition

Éditeur
Requiem
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Requiem 7
Pagination
10-11
Lieu
Longueuil
Année de parution
1975
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans un refuge qu’il espère inviolable, le narrateur savoure ce qui sera peut-être sa dernière cigarette en terminant un café. Il n’a parlé à personne depuis deux cents jours et la ville environnante est désormais déserte. Faute d’interlocuteur, il écrit en cherchant à imaginer une échappatoire – fuite à la campagne ou suicide – puisqu’il a refusé la transplantation de son cerveau dans un automate promis à une existence souterraine et éternelle.

Commentaires

« L’Autre Matin » est sans doute une des fictions les plus littérairement ambitieuses de la production de l’époque, du moins dans Requiem. Dans cette nouvelle plus longue que la moyenne des fictions des premiers numéros de Requiem, Sauvé tente de marier la grande littérature à la science-fiction. Ainsi, il use du nec plus ultra de la recherche stylistique à l’époque, qui consistait à accoupler des mots de manière inédite, mais pas toujours convaincante. Si le procédé accouche d’une première phrase évocatrice quoique tarabiscotée (« Matin d’ébène que scie l’égoïne aux dents de tic-tac, six heures plane sur la ville ankylosée aux néons grésillants. »), Sauvé construit ensuite un monologue intérieur moins poétique afin de mettre en place une atmosphère de fin du monde et la révélation ultime de ses causes.
Un poète avance à la rencontre de la science-fiction. Le résultat est un excellent texte, qui dénonce la victoire des objets sur la vie, et un récit médiocre, qui tient par le mystère que l’auteur entretient sur la transformation du monde. [JLT]

  • Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 353-354.