À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Virginie a jusqu’ici toléré les maîtresses de Crail, son mari. Mais la plus récente semble l’avoir enivré au point où il délaisse sa femme légitime. Virginie menace de le quitter mais les protestations de Crail qui lui affirme ne pouvoir vivre sans elle la font hésiter.
Durant les semaines qui suivent, elle fait la rencontre de Mary, une jeune femme excentrique qui prétend avoir mis au point un appareil capable de lire dans les cœurs. Seule difficulté : le dispositif n’opère que sur des sujets morts récemment. Virginie décide de tuer Crail : l’appareil de Mary prouvera sa mauvaise foi. Virginie s’effondre quand elle entend la voix de Crail lui déclarer tout son amour.
Commentaires
Racontée à la première personne, cette nouvelle est extrêmement bavarde, car Virginie décrit longuement l’apparence de son mari, la maison de son amie Myriam, les fréquentations du couple, les disques qu’écoute Crail, les vêtements que portent les gens… Tout cela est fait avec beaucoup d’aisance : c’est de la belle écriture. Seul problème, c’est aussi sans objet. Le texte se ramène à très peu de chose une fois toute cette bourrure enlevée. Beau style, soit, mais ça reste tiré à la ligne.
Les sentiments de Virginie, sur lesquels on aurait espéré qu’elle s’étende, restent très sommairement relatés. Sa décision de tuer son mari et surtout d’impliquer une tierce personne dans ce crime ne me paraît pas convaincante. Sa crédulité envers la machine prodigieuse de Mary témoigne de l’artificialité et de la minceur de l’intrigue. J’ai vu venir le retournement final longtemps d’avance. La nouvelle se clôt sur la décision de Virginie d’appeler la police pour se dénoncer, ce en quoi la narratrice confirme qu’elle est complètement dominée par le texte : elle agit pour « faire une histoire », et non pas parce qu’un être humain agirait ainsi. [YM]
- Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 222-223.
