À propos de cette édition

Éditeur
XYZ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
XYZ 39
Pagination
38-42
Lieu
Montréal
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le narrateur est repéré par Diadora, une femme irrésistiblement séduisante… et pourvue de quatorze paires d’yeux supplémentaires. En effet, les hommes sur qui elle jette son dévolu se retrouvent réduits à une paire d’yeux qui logent entre la peau de son crâne et une coque synthétique camouflée par une perruque blonde. La conscience de ces fidèles est préservée, ce qui leur permet de converser entre eux comme avec Diadora.

Lorsque Diadora repère une nouvelle proie, la question de l’espace se pose : il n’y a pas place pour un quinzième confrère. Mais cet homme, aveugle, se voit confier sept des locataires de Diadora. La chasse reprend, et après sept nouveaux venus, Diadora transfère la moitié de ses yeux à une femme. Ainsi, avec le temps, toutes les femmes du globe se retrouvent-elles pourvues de deux paires d’yeux…

Commentaires

J’apprécie beaucoup l’audace de l’idée de départ de ce texte ; hélas, la logique interne n’est pas au rendez-vous. Les phrases individuelles sont très lisibles, mais leur élégance n’est qu’une surface trompeuse.

Malgré les détails techniques sur les coques qui entourent la tête de Diadora, il est impossible pour le lecteur de se bâtir une explication même partielle du texte. Oublions les motivations de Diadora, les moyens nécessaires pour faire vivre des yeux en dehors d’un corps et pour y accoler la conscience de leur propriétaire, le transfert de ces mêmes yeux à des aveugles qui n’ont pas, eux, été pourvus d’une coque crânienne. Oublions, vous dis-je, acceptons cela comme données de base. Sauf que le narrateur, après avoir passé vingt ans auprès de Diadora, se retrouve accidentellement assigné à son ancien corps. Faut-il comprendre que cette enveloppe de chair privée de sa conscience a mené une vie autonome pendant deux décennies ?

Bon, c’est du n’importe quoi, ou du surréalisme, dirons-nous pour être généreux. Cela n’absout pas l’auteur. Le début de la nouvelle est lent (peut-être pour laisser croire à une histoire plus banale), les transitions narratives ne sont pas sans cahots, et la fin du texte est faible justement parce qu’elle élargit la perspective narrative. Il ne suffit pas d’avoir une idée percutante pour faire un bon texte, il faut encore savoir l’étayer, la présenter, la développer. Ce sera pour une autre fois. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 157-158.