À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 104
Pagination
14-15
Lieu
Ville-Marie
Année de parution
1993
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le monde a subi des cataclysmes naturels et humains, mais les pays de l’hémisphère nord attirent encore les habitants du sud. L’aéroport de Mirabel est régulièrement submergé par les réfugiés dont les vagues successives s’installent en bordure des pistes d’atterrissage. Dans ce monde en pleine déglingue qui représente l’aboutissement d’un siècle de dérive égoïste, plus personne ne contrôle sa destinée. Voici qu’afflue une autre flotte de réfugiés, qui parlent le swahili, cette fois.

Commentaires

« Babel Airport » prend la forme d’une lettre adressée à une morte et datée de Mirabel, le 2 janvier 2075. L’auteur anonyme de cette lettre travaille à l’aéroport de Mirabel. Ce texte bref mais dense est un des meilleurs de l’année. L’effet de dépaysement frappe fort. Adrien Delage brosse un portrait apocalyptique d’une société qui ne peut plus repousser les hordes de la pauvreté. Cette vieille hantise des riches et des possédants conserve toute sa charge dans un cadre science-fictif, alors que la nature du phantasme serait plus évidente dans un autre contexte.

Certes, tout n’est pas entièrement vraisemblable, à commencer par les flottes de cinquante à cent avions nécessaires pour assurer les déplacements décrits. Cependant, dans la mesure où la prophétie doit l’emporter sur l’extrapolation, cela n’enlève rien à l’impact de la tranche de vie que l’auteur découpe dans nos craintes collectives. Guerres, pollutions, radiations, corporations, réfugiés, multiculturalisme, tout est là, et le résultat a valeur de document.

On espère que le très discret Adrien Delage récidivera. Ce premier texte est plus que prometteur. [JLT]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 71-72.