À propos de cette édition

Éditeur
Hurtubise HMH
Titre et numéro de la collection
Plus
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
64
Lieu
LaSalle
Année de parution
1992
ISBN
9782890459410
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Anton, depuis son navire spatial, découvre une capsule suspecte qui provient de l’empire nodar et qui risque de s’écraser en bout de course sur Jupiter. Après un temps d’hésitation, il l’aborde et y découvre une jeune terrienne : Viana. Relâchée par les Nodars après quelques mois de captivité, d’expériences et d’observations, elle subira chez les siens une autre batterie de tests et d’interrogatoires. Son retour, vivante, étonne et l’on craint un coup monté de la part des Nodars, l’ennemi de l’heure pour les humains. Mais rien ne semble justifier ces appréhensions, l’ex-prisonnière est resplendissante de santé et ne paraît pas trop souffrir psychologiquement de son kidnapping.

Viana entretiendra une relation amoureuse avec son sauveteur. Le couple ira vivre sur Maya, un planétoïde, et aura un enfant surdoué appelé Star. Le garçon est télépathe, mais seule la mère connaît ce don depuis sa grossesse. Elle-même a des capacités dans ce domaine. Ces aptitudes resteront secrètes, Anton n’en saura rien. Entre-temps, Star vieillit et s’intègre à la société en dépit de ses dispositions particulières.

Depuis quelques années, Terriens et Nodars entretiennent par ailleurs des relations pacifiques, quoique distantes. Un jour, une délégation nodare demande à visiter le planétoïde où Anton et sa famille sont établis. Les délégués, dans leur tournée officielle, se rendent dans la maison d’Anton ; ils en profitent pour rencontrer à part Viana et la remercier d’avoir eu un enfant car « elle constituait un pont précieux entre leurs races » (p. 59). Viana aura ainsi la confirmation qu’elle a été l’objet de manipulations génétiques lors de son séjour forcé chez les Nodars, dix ans plus tôt. Elle en tombera malade. Son fils Star la sauvera grâce à des plantes nodares dont il connaît les propriétés mystérieuses. Ce sera le baiser des étoiles.

Commentaires

Voilà un petit livre qui se lit fort rapidement. La phrase est courte généralement, le style est alerte et les développements s’enchaînent efficacement. De plus, l’histoire est intéressante et permet au lecteur de tirer une leçon de vie. En l’occurrence – pour Le Baiser des étoiles –, il s’agit d’une invitation à la tolérance et à la compréhension entre peuples ou civilisations aux valeurs différentes, d’une incitation à remiser les préjugés raciaux. Pour tous ces facteurs, le roman devrait plaire à la clientèle à laquelle il est destiné, les 15 ans et plus. Mais les 12-14 ans aussi y trouveront assurément leur profit.

HMH, doit-on le rappeler, a lancé trois collections jeunesse-plus, pour trois groupes d’âge, « spécialement conçues pour les jeunes allophones et anglophones en classe d’immersion » (S. Thibault, Lurelu, vol. 16, n° 1, p. 8), afin de faciliter leur apprentissage du français. On y présente donc, à la fin du récit, l’habituel dossier didactique. On y retrouve quelques questions sur l’astronomie – embêtantes même pour les adultes ! – et la génétique, en rapport indirect avec le contenu, et un certain nombre d’exercices qui renvoient à la fiction. Le tout rappelle, en beaucoup plus agréable formule, les compréhensions de texte que nous subissions lors de nos études secondaires. On doit cette seconde section, précisons-le, à d’autres plumes que celle de Jean-François Somain.

Ce dernier a réussi là un petit livre propret et captivant. On s’étonne même de son traitement, habile et discret, concernant la sexualité – un aspect majeur de ses œuvres pour adultes. Cette fois-ci, le commerce entre humain terrien et humanoïde nodar s’effectue par le truchement de la science (on pourrait parler d’un viol à justification scientifique, mais cette interprétation n’est pas signifiée). On reste dans le bon ton. Un tiers participe plus tard à l’aventure, mais dans un cadre bien moral : l’amour. Il en résultera un produit mixte, une figure métissée de deux espèces se partageant la nuit interminable de l’espace. Dès lors, induirait-on que le livre propose, implicitement, les unions interraciales et interethniques ? Ce peut être là une solution tranquille à bien des conflits actuels… [GHC]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 181-182.

Références

  • Anonyme, Littérature québécoise pour la jeunesse 1992, p. 18.
  • Martel, Julie, Solaris 105, p. 44.
  • Trudel, Jean-Louis, Liaison 73, p. 30.