À propos de cette édition

Éditeur
Écrits du Canada français
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Écrits du Canada français 40
Pagination
123-126
Lieu
Montréal
Année de parution
1976

Résumé/Sommaire

À l’occasion de ce qui semble être une rencontre fortuite, un homme monte à bord de la voiture de son oncle et accepte une promenade. La balade se fait en auto et à pied, sans transition, en ville et en campagne, sans plus de transition. Apparemment, l’oncle a une épouse (qui va mal), un vaste manoir (qui brûle), un jardin (sans jardinier). Alarmé par les délirantes incohérences de son oncle (et par son chien ricaneur), le narrateur saute (sans mal) de la voiture en marche. Il prend un autobus, le trouve peuplé de passagers crayeux dont certains jouent aux cartes, saute à nouveau du véhicule en marche, trouve un taxi (bien qu’on soit en forêt) et se fait conduire à la gare. Croisant partout des sosies de son oncle, il y prend un train, qui s’avère funéraire et s’élève « par-dessus le coucher de soleil ».

Commentaires

Si l’on a une impression de chaos à la lecture de ce sommaire, ce n’est rien en comparaison de la nouvelle : en tentant de la résumer et en omettant maintes digressions, j’y ai insufflé un semblant d’ordre. La narration est à peine séquentielle, causalité et cohérence y sont mises à mal, les temps de narration varient, et l’on aura compris par mon résumé que la notion de vraisemblance n’a pas lieu d’être évoquée.
Les propos des personnages ont peu à voir avec ce qu’on appelle dialogue : ils se suivent mais ne s’enchaînent pas toujours et se répondent encore plus rarement. L’analogie la plus proche serait celle du rêve, encore qu’on a tous eu des rêves qui se tenaient mieux que cette histoire. Je vais faire à l’auteur la politesse de croire que c’était là l’effet visé : par ces ellipses, ces télescopages, ces cassures sans transition (cassures dans le fil du récit, ruptures de ton, discontinuités d’échelle dans ce qui est montré), Serge Mercier a voulu recréer le déroulement confus du rêve où certaines images, certaines paroles, semblent renvoyer à quelque chose qui serait connu du rêveur mais dont le souvenir lui échapperait, tout près et pourtant hors de portée, et grâce à quoi tout ça aurait du sens, un peu de sens… [DS]

  • Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 311.