À propos de cette édition

Éditeur
L'Hexagone
Titre et numéro de la collection
Fictions
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Pour l'amour d'Émilie
Pagination
43-49
Lieu
Montréal
Année de parution
1989

Résumé/Sommaire

Isabelle et Marc-Antoine ont pris la décision d’avoir un enfant mais ils ne sont pas d’accord sur la méthode de gestation. Naturelle ou in vitro ? La future mère l’emporte : ce sera la méthode artificielle préconisée par l’État qui ne présente aucun danger. Encore faut-il s’assurer que tous les appareils sont bien branchés…

Commentaires

Christine Bonenfant se penche dans cette petite nouvelle sur les moyens techniques mis à la disposition des couples qui choisissent de mettre au monde un enfant dans une société qui ressemble tout compte fait à la nôtre. C’est la raison pour laquelle l’auteure ne décrit pas cette société. La situer dans un avenir plus ou moins immédiat minerait l’impact du récit.

« Bébé bleu » constitue, sur le mode léger de l’ironie, une dénonciation de la science qui se substitue à la nature dans le processus de la maternité. Isabelle peut continuer à travailler sans que son fœtus soit exposé et qu’il ait à subir le manque d’énergie que la mère pourrait ressentir. Mais rien ne remplace la symbiose profonde qui unit la mère au fœtus comme l’apprendra amèrement Isabelle.

La nouvelle de Christine Bonenfant est tout à la fois un plaidoyer discret en faveur de la reconquête du corps féminin et une mise en garde contre les excès d’un féminisme qui voudrait affranchir la femme d’un déterminisme biologique perçu comme un obstacle à son épanouissement et à l’égalité des sexes.

Malheureusement, la nouvelle ne va pas très loin dans ce questionnement et son traitement n’a rien de bien original. Il aurait fallu beaucoup plus de mordant dans cette critique de la généralisation des technologies de reproduction. Or, on a vite fait d’oublier ce texte étrangement dépourvu d’émotions.

Un récit aseptisé, froid, qui souffre du même mal qu’il dénonce. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 231.