À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 32
Pagination
55-57
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un journaliste qui achève de détruire son dictionnaire raconte l’histoire du satané livre, un objet maudit qui a tenté de le rendre fou. Comme s’il était possédé par un esprit malin, le bouquin a commencé son petit jeu tout doucement en retirant de l’ordre alphabétique, une fois de temps en temps et juste le délai nécessaire, le mot que l’homme cherchait. Puis le phénomène s’est amplifié, des définitions, des planches même ont disparu. Le dernier méfait du dictionnaire aura été de saboter l’ordre alphabétique. Il n’en fallait pas plus pour que son propriétaire, excédé, se résigne à lui organiser une solution finale de son cru.

Commentaires

Dans une veine fantastique classique, Mike R. Villeneuve livre un récit amusant sur un thème standard, celui du livre ensorcelé, qu’il marque d’une touche personnelle. Il débite son histoire sur un ton détaché, vaguement ironique, avec beaucoup de recul pour quelqu’un qui a vécu pareil drame. S’il parvient ainsi à créer un lien de familiarité avec le lecteur, ce détachement détonne quand le narrateur rapporte des événements assez graves, assez troublants pour, comme il l’avoue, « …[lui] faire perdre la raison, [le] pousser à la folie… ».

Pour le reste, le texte ne montre aucune lacune de la moindre importance. À l’opposé même, il souffre de quelques enflures. Ainsi, Villeneuve soigne si bien son français qu’il lui arrive de verser dans l’hypercorrection et l’emphase. Ainsi, par exemple, surviennent les abus de ponctuation, la surabondance de virgules en particulier. Malgré tout, dans l’ensemble, Villeneuve démontre un remarquable talent de conteur. Sa narration est fluide, son récit bien construit, il garde un bon rythme tout du long et sait ménager ses effets. À le voir ainsi bricoler son histoire, on soupçonne l’auteur de beaucoup lire dans la langue de Stephen King, celle où prime le storytelling, et d’y avoir trouvé des matériaux et des trucs qu’il utilise à bon escient.

En somme, il a produit un très bon récit qui aurait mérité encore une ou deux couches de vernis pour mieux mettre ses couleurs naturelles en valeur. [RG]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 195-196.