À propos de cette édition

Éditeur
VLB
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Paru dans
Les Valseuses du Plateau Mont-Royal
Pagination
69-108
Lieu
Montréal
Année de parution
1991

Résumé/Sommaire

Depuis son suicide, François suit pas à pas, son ex-maîtresse. Invisible, intangible, imperceptible, il assiste, mi-amusé, mi-désolé, aux étreintes clandestines de celle-ci et de son nouvel amant, se permet même de « pénétrer » littéralement en elle pour surprendre son plaisir de l’intérieur. De toute évidence, l’amour de François a survécu à son trépas, mais comment un être incorporel pourrait-il encore aimer une femme ?

Commentaires

Bien sûr, on la connaît, cette histoire de l’amant défunt qui devient l’ange gardien de sa bien-aimée, exploitée par un tas de fantastiqueurs (notamment Richard Matheson dans « What dreams may come ») et, plus récemment, dans le film à l’eau-de-rose Ghost. Malgré ça, on se délectera à cette (longue) nouvelle de François Piazza. Le style de Piazza, il va sans dire, y est pour beaucoup ; son récit, à mi-chemin entre le réquisitoire cynique et la lettre d’amour, est servi par une écriture assurée, romantique sans jamais sombrer dans le doucereux. Puisqu’il s’agit d’abord d’une nouvelle érotique (comme les autres histoires recueillies dans Les Valseuses du Plateau Mont-Royal), l’auteur ne nous épargne aucun détail des ébats de l’amante. Ces passages « gratinés » ne donnent heureusement jamais l’impression d’être plaqués artificiellement au récit dans le seul but de titiller le lecteur. Nécessaires à l’intégrité de la narration dont elles forment le cœur, ces scènes trahissent, sans nommer explicitement, l’infini désespoir de François qui souffre d’autant plus d’épier les extases de sa bien-aimée qu’il ne peut plus y prendre part.

Bref, une excellente variation sur un thème connu. Incidemment, quoique les autres nouvelles du recueil ne s’inscrivent pas dans les genres discutés dans ces pages et qu’elles soient d’intérêt inégal, je m’en voudrais de ne pas en recommander la lecture. Les meilleures d’entre elles (dont « Black Velvet Blues ») justifient amplement qu’on s’attarde à ces Valseuses… Pour le plaisir, quoi ! [SP]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 135-136.