À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Les Compagnons à temps perdu
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Solaris 65
Pagination
12-21
Lieu
Chicoutimi
Année de parution
1985
Support
Papier

Résumé/Sommaire

À bord d’un satellite placé en orbite autour de la Terre, trois personnes surveillent le déroulement d’un projet qui doit assurer la survie de l’humanité. Cinquante enfants de différentes nationalités sont en effet maintenus dans un état léthargique depuis deux ans afin de leur transmettre en accéléré toutes les connaissances du monde. entre-temps, la Terre s’apprête à fêter le quinze milliardième anniversaire de naissance de l’univers mais l’irréparable se produit : la Terre est détruite. Les deux programmeurs, Klineberg et Marescotti, choisissent de se suicider tandis que Miss Jane, l’éducatrice, décide de réveiller les Endormis. Pour son plus grand malheur…

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Commentaires

« Bonne Fête, Univers » marque le retour d’Alain Bergeron après une retraite de plus de sept ans. L’auteur n’avait rien publié depuis 1978, année où parut Un été de Jessica, roman qui, à mon sens, prend une importance historique dans la SFQ. On dit qu’au cours de ces années, Bergeron n’a pas complètement cessé d’écrire même s’il s’est tenu éloigné du milieu. C’est donc dire que d’autres textes pourraient être mis en circulation prochainement. On l’espère grandement car Alain Bergeron a énormément de talent et pourrait jouer un rôle de chef de file de la SFQ.

« Bonne Fête, Univers » repose sur une solide intrigue menée avec une belle maîtrise jusqu’à son dénouement implacable. L’auteur brosse aussi un portrait fort attachant de Miss Jane qui se veut un hommage discret au courage et à la détermination de vivre de la femme. En comparaison, les hommes apparaissent lâches et veules, prompts à la démission.

Le résumé ne mentionne pas la présence à bord de l’Oiseau-rat, petit animal en apparence inoffensif qui joue un rôle capital dans l’échec du projet en bousillant les circuits du Préfet, l’ordinateur central du satellite.

La nouvelle de Bergeron est certes pessimiste et empreinte d’un certain cynisme. Ce climat tendu, cette atmosphère lourde, bref ces éléments dramatiques ne lui enlèvent pourtant pas son efficacité. Au contraire, ils la décuplent. L’auteur se paie ici le luxe d’une belle démesure, d’une souveraine désespérance. Et ce ne sont pas les enfants, traditionnels porteurs de l’avenir et de l’espoir de l’humanité, qui constitutent la solution chez Bergeron. Dans son roman comme dans cette nouvelle, les enfants ont une valeur ambiguë : ils sont charmants, attendrissants de beauté mais leur innocence cache une monstruosité difficilement acceptable. De là, un désespoir encore plus profond parce que cette révélation finit de détruire les dernières illusions qui protégeaient ce territoire sacré : l’enfance.

Ceux qui réclament une SF narrative, avec des personnages bien incarnés, seront comblés par ce texte d’Alain Bergeron. [CJ]

Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 33-34.

Prix et mentions

Prix Boréal 1987 ex æquo (Meilleure nouvelle)