À propos de cette édition

Éditeur
Requiem
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Requiem 14
Pagination
5-6
Lieu
Longueuil
Année de parution
1977
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Gonzague Préjudice doit abandonner son commerce de brocante et de recel à la suite d’une descente de police. Il se retrouve avec bien peu de moyens et se tourne donc vers une veuve de sa connaissance qu’il épouse dans l’espoir d’hériter de sa fortune après une mort qui ne saurait tarder… quitte à l’encourager un brin. À la mort de son épouse, Gonzague constate avec horreur que sa fortune tient essentiellement à des bijoux de grande valeur que la dame a eu l’idée d’emporter avec elle dans sa tombe. Il ne voit qu’une solution pour récupérer cette fortune et une nuit, il se rend donc au cimetière.

Commentaires

Voici un véritable conte fantastique, dans tous les sens du terme. L’auteur pige dans la tradition du conte – incursion du narrateur dans son récit, utilisation de formules de référence (« Quand la bise fut venue, Gonzague se trouva pris fort au dépourvu »), histoire située dans un passé plus ou moins lointain, prénoms et noms de personnages typés (Préjudice, Tendresse, Guilleret, Robinet) – et campe donc sa narration à mi-chemin entre une prose littéraire amusante et fluide et les règles du conte oral traditionnel.
Ce faisant, il crée une complicité avec le lecteur, qui apprend cette histoire de première main, et peut donc facilement amener l’élément fantastique – léger – qui accompagne la chute du récit. Ce qui frappe le lecteur, des décennies après la publication de cette nouvelle, c’est à quel point le texte lui-même a bien vieilli. Contrairement à plusieurs des fictions qui parent ces numéros de Requiem des premières années, ce texte a conservé toute son efficacité et son intérêt. Subtilité particulièrement réussie, l’élément fantastique de ce conte ne tient en fait qu’à un mot, un seul (« sourire »), apparaissant dans les derniers paragraphes. Ce n’est peut-être pas un tour de force, mais cette économie de moyens démontre toute l’habileté que l’auteur possédait déjà à jouer avec le genre. [HM]

  • Source : Les Années d'éclosion (1970-1978), Alire, p. 363.