À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 13/14
Pagination
75-82
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un chasseur abat un orignal âgé après quelques jours dans les bois. Il a pendant ce temps tenu un journal où il relate, au bout d’un moment, sa rencontre déconcertante avec un vieillard qui lui parlera du but ultime de la vie : la mort. L’individu souhaite la sienne sans souffrances. Ces paroles dites, le vieil homme s’en va, laissant le narrateur perplexe. Le lendemain, ce dernier tue le gibier de ses attentes ; dans sa mire, le regard de l’animal lui semble familier.

Commentaires

Si le narrateur fictif de cette chasse n’impose pas, dans les extraits de son journal intime, le lien entre le vieux visiteur étrange et le majestueux élan abattu, l’introduction toutefois le suggère dans sa façon d’interpeller le lecteur dont elle veut faire son juge. Les questionnements du chasseur deviennent ceux du narrataire qui, vraisemblablement, se fera moins scrupule de déterminer, sur la base des renseignements offerts, qu’il y a effectivement rapport entre l’homme aux cheveux blancs et le cervidé à large panache. Ils sont une seule et même personne ! La valse-hésitation du Nemrod laisse place à l’évidence du phénomène fantastique.

Le procédé, quoique connu, reste amusant : lecteur et narrataire se confondent avec complicité, double identité basée sur le principe même du scénario proposé. Une facture très simple : une brève présentation des interrogations du chasseur, quelques passages du journal annoncé dès le sous-titre et une chute qui satisfait mal, car elle donne l’impression que le texte se continue. Camille Bouchard publie là malgré tout une petite nouvelle honnête que quelques coquilles déparent.

Un dessin de Sylvain Bell précède le récit : une tête d’orignal dans une mire. Le regard triste et soumis de la bête fixe le tireur. L’artiste a su rendre ainsi un moment crucial de l’historiette ; l’écrivain a réussi alors à communiquer sa sensibilité. En dépit de faiblesses, l’œuvrette n’est donc pas sans mérite. [GHC]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 36-37.