Camille et Dominique dans court-circuit

Camille et Dominique, deux sœurs jumelles et télépathes, partent en vacances avec leur famille pour une tournée de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. Elles y rencontreront à presque chaque escale une jeune trapéziste, membre d’un cirque des pays de l’Est, qui semble avoir besoin de leur aide. Au bout de plusieurs rencontres interrompues par l’inquiétant directeur du cirque, Camille et Dominique finissent par comprendre que la jeune trapéziste veut retrouver ses parents qui se dissimulent maintenant au Canada sous un faux nom. Grâce à Pascal, le petit ami de Camille, et grâce à leur don secret, les  jumelles feront leur possible pour venir en aide à la jeune trapéziste.

Ce très court roman pour jeunes de 10 à 13 ans est le troisième de la série des Camille et Dominique. Je ne reprocherai pas à l’intrigue son didactisme, puisqu’il semble que ce soit là le but recherché par les auteures et l’éditeur. Il faut reconnaître que si la psychologie manque un peu de finesse, et que si certaines explications sont raidement utilitaires, l’action est soutenue, les dialogues sont acceptables et les péripéties assez nombreuses pour retenir l’attention du jeune lecteur.

L’utilisation de motifs SF se limite à la télépathie des  jumelles (signalé dans le texte par un petit téléphone). Et encore, à l’exception de la scène où les jumelles prennent le contrôle de l’esprit de la jeune trapéziste, tout le roman se tiendrait tout aussi bien sans cet élément. La thématique de l’enfant qui cherche ses parents aurait pu être traitée sur un mode plus dramatique, voire mélodramatique. Mais ce n’est visiblement pas le propos des auteures : tout reste en surface, la bonne humeur règne et toute la famille revient de son voyage « le cœur léger et l’âme en paix ».

J’aimerais cependant souligner deux invraisemblances majeures. Tout d’abord, il est difficile de croire que l’itinéraire du cirque puisse suivre celui de Camille et Dominique aussi parfaitement. Et même si c’est le cas, comment est-il possible que les parents des jumelles acceptent d’accompagner leurs filles au même cirque à chacune des escales, sans être profondément écœurés de toujours voir le même spectacle ? Peut-être que les jeunes lecteurs ne s’offusqueront pas. Après tout, je doute qu’un texte aussi inoffensif que Camille et Dominique dans court-circuit soulève suffisamment leur intérêt pour qu’ils s’inquiètent réellement du sort de ses protagonistes. [JC]

• Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 54-55.

• –––––––––––, Vie pédagogique 72, p. 24.