À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 69
Pagination
11-13
Lieu
Hull
Année de parution
1986
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans un club, le narrateur se laisse séduire par un spécimen de l’autre sexe. Elle est chef d’escadrille. Son métier la menant de ville en ville, elle n’a pas le temps de s’attacher. Le narrateur se souvient de cette rencontre pendant qu’il attend que se présente une cliente qui paiera pour ses services.

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Commentaires

Ce texte pourrait se résumer de la façon la plus banale : une rencontre dans un cruising bar-discothèque, tant il tient à peu de chose. Mais quelle atmosphère ! Quel rythme ! Et surtout, quelle sensualité dans cette écriture !

Cette nouvelle entièrement centrée sur les sens, particulièrement sur le toucher, rappelle le texte qui valut à Marcel Beaulieu d’être finaliste au Grand Prix de la SFFQ en 1984, « Mécanique amour à Mono-bar ». Claude-Michel Prévost traduit remarquablement ce courant érotique qui circule entre les deux partenaires. Le lecteur est fasciné par cet échange, par cet élan qui pousse l’un vers l’autre.

Et cela est d’autant plus troublant qu’il sait qu’il s’agit d’androïdes. L’auteur présente ainsi une vision nouvelle du désir, le partenaire rêvé, l’idéal amoureux se mesurant à la supériorité cybernétique du plus récent modèle.

L’écriture, de son côté, est hachée, haletante comme une respiration oppressée par le désir. De plus, le texte est régulièrement entrecoupé de slogans, de graffitis, de réclames publicitaires, rappelant l’environnement dans lequel se déroule cette histoire. Mais rien n’est plus précis que la description de cette séduction, le reste étant somme toute laissé dans l’ombre. Le texte conserve ainsi une partie de son mystère, notamment en ce qui concerne la nature des personnages.

« Cappucinno Buns » n’est que cela : une atmosphère d’une sensualité palpable et une écriture au service de celle-ci. Mais c’est certainement suffisant pour faire de cette célébration des amours fugaces une réussite.

Poésie des amours cybernétiques, importance accordée au strass, il n’y a pas à dire, nous tenons un premier texte québécois qui appartient au courant cyberpunk. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 114-115.