À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 109
Pagination
35-41
Lieu
Ville-Marie
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un certain Victor Beaulieu découvre le secret de la résurrection des corps. Se constituant une armée immortelle de « Lazares », Beaulieu se lance dans une série de conquêtes qui lui permettront de déclarer l’indépendance du Québec. Établissant la République Catholique du Québec, Beaulieu offre aux francophones d’Amérique du Nord une ère de progrès industriel stupéfiant, suffisant pour installer, à Longueuil, une rampe de lancement qui permettra au héros de projeter un obus habité vers la Lune, espérant en annexer les territoires à sa république naissante.

Commentaires

Constitué en analyse d’un feuilleton fictif (l’œuvre fut d’ailleurs présentée comme un article dans Solaris 109), « Le Cas du feuilleton De Québec à la lune, par Veritatus » a été fait dans l'esprit d’un canular qui a d’ailleurs confondu certaines personnes, dont l’illustre Gérard Klein qui le cite comme réel dans Solaris 111.

Dès que le lecteur termine cette nouvelle, il ne peut s’empêcher de déplorer la brièveté du texte. Le récit aurait eu suffisamment de substance pour être déployé en un grand roman qui aurait, sans doute, fait date dans les annales de la science-fiction québécoise. Les péripéties, brossées à grands traits, évoquent les anciens feuilletons des journaux bas-canadiens d’antan.

Du duo Laurent McAllister (pseudonyme de Jean-Louis Trudel et Yves Meynard), on reconnaît le souci du détail et la construction méticuleuse de l’univers qui fait la marque de commerce de Trudel. Présenté comme un condensé, « Le Cas du feuilleton De Québec à la lune, par Veritatus », premier texte de steampunk québécois, montre un univers dense et riche, aux technologies alternatives stupéfiantes, aux implications politiques recherchées et aux péripéties qui auraient été, si elles avaient été écrites plutôt que résumées, propres à tenir le lecteur en haleine. Ce Québec alternatif à peine esquissé présente une vaste quantité de détails laissant le lecteur pantois. Les allusions au Bas-Canada de jadis et les emprunts aux récits d’alors sont nombreux, ouvrant la porte d’un monde parallèle stupéfiant.

On ne peut que s’attrister que le célèbre duo n’ait pas décidé de reprendre le texte pour donner à cet univers aux personnages captivants l’ampleur qu’il méritait. Une nouvelle qui emballe l’imagination, qui fait rêver le lecteur tout en le forçant, malheureusement, à s’inventer lui-même une histoire à la mesure du Québec ébauché par McAllister. [SC]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 128.