À propos de cette édition

Éditeur
Québec/Amérique
Titre et numéro de la série
Klonk
Titre et numéro de la collection
Bilbo - 71
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
126
Lieu
Montréal
Année de parution
1997
ISBN
9782897378162
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Klonk et Karine, en voyage de noces à travers le monde, communiquent deux fois brièvement avec un couple d’amis, Fred et Agathe, pour les inviter à les retrouver tantôt à Venise, tantôt à Londres. Chaque fois, à la dernière minute, la destination change étrangement et c’est de Reykjavìk que parviendra une troisième dépêche de Klonk, sibylline, qui invite ses amis à « attendre un peu avant d’acheter [les] billets pour [les] rejoindre ». Puis c’est le silence. Les mois passent « sans que les amis […] donnent le moindre signe de vie ».

Un jour, Fred, le narrateur, en s’installant à son ordinateur, y reçoit un message télépathique en provenance de Klonk. Celui-ci réitère son invitation antérieure, mais cette fois-là pour la terre de Baffin… avec les « skis de fond et [les] maillots de bain ».

Fred et Agathe se pointent au rendez-vous sur le lac Inoukoujouak, au-delà du cercle polaire. Klonk et son épouse s’amènent en skis et en maillots, sans craindre les effets du froid qui pourtant transperce les invités vêtus chaudement. Le quatuor se rend, en skiant et devisant, jusqu’au domicile particulier des hôtes. Murs lambrissés de chêne, foyer, mobilier en acajou, lit à baldaquin, baignoire à remous, porte-serviettes électrique, etc., c’est la vie de château pour tous dans le « désert blanc ».

Mais les jours de Klonk et de sa conjointe sont à nouveau gâtés par un phénomène qui les poursuit depuis les débuts de leur périple nuptial en Afrique, quelques mois plus tôt. « Ils sont aux prises avec de terribles cauchemars aussitôt que le soleil se couche. » Des cris, des pleurs, des larmes les hantent en provenance de « bêtes immondes » qui changent de formes chaque fois que les nouveaux mariés changent de lieux. Après une accalmie dans le Grand Nord, les mauvais rêves ont repris dès que le couple eût contacté Fred et Agathe.

C’est toujours le mystère pour Klonk qui n’arrive pas à élucider le problème dont il fait part à son copain Fred. C’est de Karine (et d’Agathe), qui discutent de leur côté, que viendra pourtant la résolution de l’énigme le soir suivant.

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Commentaires

Le Cauchemar de Klonk est le cinquième livre qui relate les aventures d’un personnage pittoresque qui affiche son nom dans tous les titres de la série de François Gravel. Ce surdoué comportemental est capable de « s’entraîn [er] pour ne plus souffrir du froid » en se stimulant les neurones, comme les ondes courtes servent à réchauffer la nourriture dans nos très modernes fours à micro-ondes. Un réchauffement intellectuel – jouer aux échecs – suffit. C’est bien simple ! Essayez-le !

Klonk – on doit le comprendre à la lecture – peut communiquer par transmission de pensée jusqu’à l’ordinateur de Fred. Klonk est le « seul […] sur la terre […] qui soit capable de se concentrer au point de disparaître en lisant des livres, ou de déplacer des objets à distance, ou de se réchauffer en faisant vibrer les cellules de sa peau », le seul… avec sa compagne « qui ait les mêmes capacités », de convenir le narrateur.

Karine – on devrait l’avoir appris dans un récit précédent – est magicienne. C’est d’ailleurs cette habileté qui aide à régler le cauchemar répétitif du couple.

Le public jeunesse auquel est destiné le petit volume ne s’interrogera sans doute pas sur la classification de l’œuvre, mais L’ASFFQ doit le faire. Le cadre fantastique suggéré par les diverses manifestations du monstre, sous forme de loup gigantesque du Grand Nord, de chauves-souris vampires à Londres, par exemple, s’apparenterait au surnaturel, au gothique ; les mille-pattes phosphorescents de Venise, les crocodiles larmoyants de l’Égypte, voire les « insectes géants, gros comme des bergers allemands » de l’ultime cauchemar relèveraient de l’épouvante… Pourtant ces bêtes, « [o]n aurait dit qu’[elles] viv[ent] dans une autre réalité que [celle des personnages] ». Elles sont fantomatiques, diaphanes, intangibles… et laissent des larmes concrètes qui gèlent ou qui remplissent des piscines.

L’explication rationnelle des chapitres finals rend plus suspecte l’affiliation fantastique ; les pouvoirs de Karine s’expliquent par la magie et le conflit résolu a une dimension bien humaine. De plus, les dons de Klonk, sauf la télépathie via l’ordinateur et la capacité de transmuter l’énergie intellectuelle, ne sont pas exploités dans ce roman : l’auteur les rapporte des récits antérieurs. Même si l’argent de Klonk paraît se créer à partir « d’une impulsion magnétique » et que la notion de virtualité se présente ça et là dans le texte, l’aspect essephe (SF) reste là également contestable. C’est plutôt affligeant : magie et dons transforment bien aisément la réalité.

Que dire par ailleurs des accrocs au réalisme (au réel) lorsque les personnages visiteurs partent de Chibougamau pour se rendre par avion jusqu’à la terre de Baffin… sans correspondances, sur un lac gelé… sans aéroport ! Décidément, Air inuit a beaucoup plus d’autonomie de vol dans l’univers gravélien que dans la réalité. Mais, de toutes ces considérations, les jeunes lecteurs s’en balanceront assurément…

En fait, Gravel semble avoir mélangé les tendances, les vocabulaires, les atmosphères et les poncifs de divers genres pour produire, en onze chapitres, une œuvrette qui débouche sur une fantasy bien contemporaine, pour ne pas dire postmoderne, et éclectique par tous ces emprunts. [GHC]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 93-95.

Références

  • Marquis, Luce, Lurelu, vol. 20, n˚ 2, p. 25.