À propos de cette édition

Éditeur
Le Marque-Page
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Le Marque-Page 1
Pagination
26-30
Lieu
Fismes (France)
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Carole n’est pas en peine de trouver des amoureux, mais a du mal à les conserver : tout tourne mal lorsque l’un ou l’autre lui demande de l’aider à nouer sa cravate. Nathaniel Lucas, un professeur d’anglais versé dans l’ésotérisme et médium sur les bords, remarque des morts étranges, sans cause apparente – ces défunts, constate le lecteur, sont des anciens amants de Carole… Celle-ci, ancienne élève de Lucas, le retrouve dans un mariage où elle s’est rendue avec son amoureux du moment.

On apprend alors que, au cours d’une séance avec elle, il avait prévu sa mort accidentelle au sortir de chez lui, avait réussi à l’empêcher, mais avait également vu un événement traumatique du passé de la jeune fille à moitié étranglée par la cravate d’un oncle abuseur. Il lui avait alors recommandé de ne plus jamais toucher une cravate. Carole affronte Lucas à propos de cet avertissement qui l’a également traumatisée, handicapant ses relations amoureuses. Les essais d’explications du professeur ne changent rien, elle se jette sur lui et l’étrangle avec sa cravate. Malgré cet assassinat devant témoins, le médecin légiste conclut à une mort sans cause apparente. Carole est relâchée.

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Commentaires

Le résumé même de la nouvelle en souligne la faiblesse narrative fondamentale, malgré un début prometteur où l’on saute avec Carole d’un amant à l’autre, chaque séquence se terminant par une demande d’aide à nouer une cravate et la rupture étant chaque fois consommée dans une ellipse, ce qui produit un effet d’énigme intéressant. Le changement de point de vue nécessaire à la mise en place des explications paraît cependant de plus en plus plaqué, comme la nature des explications elles-mêmes, jusqu’à la confrontation finale.

L’épilogue renoue avec le fantastique « pur » mais le louvoiement entre paranormal (les visions de Lucas), psychologie (Carole enfant traumatisée par les cravates) et surnaturel (la « mort sans cause apparente » malgré les témoins) n’emporte pas la conviction, même si l’épilogue rebondit plus loin en ajoutant l’effet fantastique classique, voire maintenant cliché, du « et ça continuera », en suggérant que Carole, ayant réussi à s’innocenter (mais n’est-elle pas maintenant folle ? Et devenue rusée, de surcroît ?), va poursuivre ses amours meurtrières. C’est trop d’explications et de possibilités, et chacune trop lourde de sens divergents, pour un texte aussi bref. [ÉV]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 132-133.