À propos de cette édition

Éditeur
La courte échelle
Titre et numéro de la série
Wondeur - 5
Titre et numéro de la collection
Roman jeunesse - 78
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
93
Lieu
Montréal
Année de parution
1998
ISBN
9782890213340
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Wondeur, la fille aux cheveux rouges, a retrouvé son père le karatéka. Elle file le parfait bonheur, jusqu’au jour où elle se met à rêver d’une femme qui affirme pouvoir lui redonner les pouvoirs qu’elle a perdus, dont celui de voler. Le karatéka donne à sa fille l’adresse de la magicienne Faye Labrune, qui pourra l’aider dans sa quête.

Wondeur se rend donc à la bruyante et trépidante Cité de Verre, domaine des magiciens. Faye Labrune accueille Wondeur, puis la présente au Cercle des magiciens et demande leur aide. Une cruelle magicienne suggère que Wondeur affronte un dragon pour prouver son courage. Le chef des magiciens opine : Wondeur devra leur rapporter le bracelet du dragon pour qu’ils lui viennent en aide.

Faye explique à Wondeur qu’elle doit gravir la montagne au centre de la Cité et atteindre avant l’aube la croix de néon à son sommet. Arrivée au bout de l’escalier roulant qui y mène, Wondeur descend dans la fosse que les magiciens ont creusée dans la montagne et où se terre le dragon.

Mais ce dernier est moribond ; Wondeur ne se battra pas contre lui. En fait, le dragon lui promet son bracelet si elle lui tient compagnie durant ses derniers instants et se charge de porter un cahier manuscrit à une certaine adresse. Wondeur accepte ; le dragon expire son dernier souffle. Quand Wondeur revient chez Faye Labrune, le monde a étrangement changé. Semble-t-il que des années ont passé, car la jeune fille a grandi d’un seul coup… Faye promet de tout lui expliquer.

Commentaires

C’est sans doute parce que je suis trop vieux, trop rationnel – trop con – que la magie que relevaient les critiques des précédents tomes des aventures de Wondeur n’a opéré pour moi que sporadiquement à la lecture de celui-ci. Certes, c’est un joli livre, bien écrit — surtout en comparaison avec ce qui se fait typiquement pour cette tranche d’âge. Je suis injuste de vouloir le juger à l’aune d’un livre pour adultes. N’empêche qu’au rythme où Joceline Sanschagrin publie la série de Wondeur (le premier tome remonte à 1987 !), les enfants qui liront ce livre se considéreront trop vieux pour lire la suite en 2001. C’est d’autant plus frustrant de constater que le livre sert surtout à relancer l’histoire et que nos questions ne trouveront réponse que dans les volumes suivants – peut-être.

Car cela est une faiblesse de la série depuis ses débuts. C’est bien beau de donner le bénéfice du doute à l’auteure et d’attendre patiemment qu’elle veuille bien répondre aux questions ; mais vient un moment où il faut se rendre compte qu’elle n’en a jamais eu l’intention. Dans les quatre critiques précédentes parues dans L’ASFFQ, on se demandait (entre autres) où donc se passe l’action. Moi, je le sais : le roman se déroule au beau milieu du royaume de C’est-Comme-Ça. C’est une jolie contrée, je l’admets, si attrayante du point de vue de la facilité d’écriture que bien des écrivains (surtout pour la jeunesse) semblent ne pas pouvoir concevoir qu’un roman non réaliste n’y soit pas situé.

Oui, je suis mesquin. Mais si une histoire se doit d’être crédible, on a intérêt à l’appuyer sur des fondations solides, à la situer dans un monde qui a sa logique propre (pas forcément la nôtre, mais une logique) ; ou alors, il faut lui donner une charge symbolique ou émotive si forte qu’on emporte d’emblée l’adhésion du lecteur. Semble-t-il, d’après les critiques précédentes, que l’aspect écologique suffisait à cela dans les tomes précédents. Ici, ce qui m’a surtout plu et ému, c’est la confrontation entre Wondeur et le dragon, où il n’est plus question de combat mais de compassion, où il souffle (enfin) un vent de vraie magie, celle par laquelle la réalité extérieure reflète nos paysages intérieurs.

Mais le reste de l’histoire de Wondeur oscille inconfortablement entre une allégorie de la société occidentale moderne et un conte de fées, sauf que l’auteure (public oblige ? ou contraintes d’espace ?) ne fait jamais qu’effleurer les sujets qu’elle aborde. La Cité de Verre, réplique floue de Montréal, compte beaucoup de sans-abri, nous dit-elle, et une radio pirate y diffuse un rap qui promet qu’un jour leurs enfants se vengeront. Et voilà tout ce qu’on dira sur les sans-abri dans le bouquin. Ça me paraît insultant à force d’être simpliste.

Le Cercle des magiciens aurait pu me rendre mes dix ans, le temps que je m’émerveille à sa lecture ; il aurait pu me satisfaire en tant qu’adulte s’il avait voulu creuser un peu plus son sujet, se débrouiller pour avoir tout du long la résonance archétypale nécessaire. Ça n’a pas marché. C’est bête. C’est comme ça. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 150-152.

Références

  • Desroches, Gisèle, Le Devoir, 19/20-09-1998, p. D8.
  • Fontaine, Catherine, Lurelu, vol. 21, n˚ 3, p. 40.
  • Sarfati, Sonia, La Presse, 25-10-1998, p. B 4.