À propos de cette édition

Éditeur
Bonjour Dimanche
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Bonjour Dimanche, 21 avril
Pagination
8-A
Lieu
Hull
Année de parution
1991

Résumé/Sommaire

Depuis qu’il a emménagé dans cette maison de la rue Papineau, Maurice dépérit à vue d’œil. Il dort mal, il fait des cauchemars horribles et prétend que la maison est hantée. Michel, son ami, veut le rassurer en lui proposant d’aller coucher chez lui. Après une nuit agitée, il retrouve Maurice pané comme un hareng.

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Commentaires

Claude Bolduc est un jeune auteur qui a fait ses débuts en 1989. On sent chez lui un respect pour la littérature fantastique. Il a abordé jusqu’ici des thèmes classiques sans s’interdire pour autant le traitement humoristique. On peut y voir une forme d’humilité de sa part dans cette façon de ne pas se prendre au sérieux.

Georges Desmeules soutient dans son mémoire de maîtrise que le fonctionnement de l’humour et du fantastique repose sur les mêmes mécanismes : un texte comme « Chambre de rêve » lui donne certes raison. Desmeules a étudié l’œuvre de Michel Bélil, l’auteur du Mangeur de livres. Cela me fait penser que le texte de Bolduc rappelle le Michel Bélil première manière : des situations familières, un sens de la dérision qui passe par l’écriture, un dénouement tragi-comique.

On se demande tout de même quel genre de fantasme « Chambre de rêve » peut bien traduire. Le personnage est apprêté par un capitaine High Liner caricatural à souhait comme un vulgaire hareng qu’on roule dans la chapelure. Qu’est-ce qui vaut à Maurice cette fin horrible ? Le dénouement survient sans qu’on saisisse son rapport avec l’existence banale du personnage.

L’écriture recherche un peu trop ostensiblement l’effet drôlatique en multipliant les expressions bizarres (« son regard s’abaissa doucement, feuille de bouleau glissant sur le vent ») et les métaphores douteuses (« ses yeux rougis tranchaient sur sa peau livide comme deux roses sur une dalle funéraire »). On pourrait parler à la rigueur d’un pastiche sans conséquence, si on veut regarder les choses positivement.

Ironiquement, le meilleur texte qu’ait produit Claude Bolduc à ce jour, « Les Effluves du passé », est paru dans Solaris en 1991 mais il n’est pas recensé dans L’Année… parce qu’il appartient à ce nous appelons le milieu des franges – des textes qui suggèrent une lecture fantastique et réaliste. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 33.