À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
Solaris 114
Pagination
20-33
Lieu
Ville-Marie
Année de parution
1995
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Nabib vit dans la Case, tout comme Nil, sa compagne. Dans cette Case ne prévaut que l’harmonie. Autour d’eux, les angedroïdes veillent, gardiens à la fois de leur sécurité et gardiens tout court. En attente de la réunion avec la Case sœur, les jours s’écoulent, heureux, mais Nabib, sous l’influence de Kayoun, commence à douter de tout. Et à chercher à comprendre pourquoi il ne réussit pas à être aussi heureux qu’il devrait l’être dans la Case, ce qui l’amènera à quitter le confort de celle-ci pour découvrir l’affreuse vérité.

Commentaires

« Chants d’espoir » possède suffisamment de matière pour nourrir un roman. On sent, dans ce texte relativement court, le souffle suffisant que celui-ci requiert. Tous les éléments nécessaires sont présents : un personnage principal aux questionnements nombreux qui s’interroge sur son univers, une compagne naïve qui ne comprend pas cette remise en question, un personnage extérieur qui le pousse dans cette direction, des figures d’autorité proches (les angedroïdes), une figure lointaine d’autorité qui, sous couvert de protéger et d’aimer, limite les libertés (la Case), un ermite qui fournira à Nabib les dernières pistes pour aller vers la vérité…

Certes, le thème a déjà été exploré maintes fois, mais il est bien traité, si bien que ce n’est pas un élément qui nuit à la nouvelle, mais qui la sert très bien, au contraire. L’écriture, souple et agile, nous donne tous les éléments dont on a besoin pour comprendre l’intrigue, mais sans en mettre trop, ce qui me fait dire que plusieurs portes auraient pu être davantage ouvertes. Par contre, tel quel, en une simple nouvelle, le tout est extrêmement intéressant, bien ficelé et bien amené.

On sent le processus qui s’opère en Nabib, mais sans avoir à le lire de manière claire. Par des allusions, des petits changements de comportement, des anecdotes sur sa vie, on voit son cheminement et on anticipe la suite, même si, lui, ne voit pas venir les révélations. Il y a un léger flottement dans l’intrigue au moment où il décide de quitter son monde familier pour aller chercher l’ermite. Ce passage est moins maîtrisé. Par contre, la fin, racontée de la façon dont elle l’est, est un modèle de fin de nouvelle : on s’y attend et on ne s’y attend pas à la fois. Et on reste stupéfait devant ce fait. La quête de vérité de Nabib lui coûtera la vie, mais on comprend qu’il ne pouvait en être autrement dans son univers, car elle lui aura permis de découvrir le mensonge sur lequel reposait toute son existence.

Une excellente nouvelle sur un univers qui aurait pu se déployer dans une forme plus vaste encore en raison de la richesse de son imaginaire. Ne manquait sans doute que la volonté de l’auteur de s’investir dans un projet romanesque. [MC]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 54-55.