À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Douar-Ker, petit royaume en forme de presqu’île situé entre la Baie des Trépassés et la Mer des Perdus, est gouverné par le bon roi Lommig. Lors de grandes réjouissances, Malevant, fils du roi Morgan, et Ivannig, fis du roi de Cornouaille, s’affrontent dans un combat de chevalier. Mais la joute tourne mal, Malevant agit en traître et la foule le conspue tandis que Rududu, le fou du roi Lommig, s’empresse d’éviter l’effusion de sang en contrant Malevant.
Ces actions déclencheront une guerre entre la Morganie et Douar-Ker. Afin de protéger les héritiers, Lommig envoie son fils Ronan et sa fille Mizéven dans la retraite du Père Sévère, druide de la cour, en compagnie d’Ivannig et de Rududu. De son côté, il mobilise ses quelques soldats pour affronter les sortilèges du Père Spicace, le druide de Morgan, et la terrible armée du père de Malevant au Col de la Vipère, langue de terre étroite qui relie son royaume au continent et à la Morganie.
Malgré ses Brutes et le surnombre de ses soldats, Morgan ne parvient pas à franchir le passage. Mais le Père Spicace réussira à enlever les héritiers et obligera Lommig à se rendre. Emprisonnés, les héros réussiront à s’enfuir et à fomenter une rébellion qui rejettera les envahisseurs hors du pays.
Commentaires
Voici un conte dans la grande tradition du merveilleux médiéval où le bien affronte les forces du mal, pâlit quelques instants sous le choc pour finalement enlever la victoire finale. Situé comme il se doit dans un pays imaginaire, quoique tout près de la Cornouaille et vraisemblablement non loin de l’ancienne Bretagne, le petit royaume de Douar-Ker est classique dans sa description : le roi est bon pour ses sujets, ses rejetons sont beaux et fiers, et le peuple fort et loyal. De même pour la Morganie : Morgan, comme son fils Malevan, est hargneux, hypocrite, vindicatif. Les deux druides de service aux noms amusants, le Père Sévère et le Père Spicace, sont comme leur maître : bon et mauvais. Bien entendu, tout se terminera bien, les princesses épousant les princes et leur donnant beaucoup d’enfants, les druides et les rois faisant définitivement la paix.
À travers ces grandes lignes directrices, classiques sinon originales, Madeleine Laroche introduira quelques éléments distinctifs, tels ces Brutes qui composent l’armée de Morgan. Dans une grande marmite où il a fait cuire une soupe aux choux, le Père Spicace jette les soldats morts. Aussitôt, ils en ressortent rétablis, quoique sans personnalité, la note amusante étant que les vivants en viennent à prendre en horreur cette fameuse soupe aux choux qu’il faut manger. Il y a aussi ce fromage parlant que rencontrent le Père Sévère et les héritiers quand ils s’évadent de leur prison. La scène de la ronde autour de sa marmite où tous chantent en chœur Marie trempe ton pain est fort réussie.
En lisant Le Château du soleil, on ne peut s’empêcher de croire que ce texte a été conçu pour être lu à haute voix. Les procédés narratifs employés relèvent plus, en effet, de la tradition orale. Le lecteur, malheureusement, y perd beaucoup d’intérêt, devant continuellement adapter sa lecture aux rythmes oraux employés. Autre point négatif, les Notes et Lexique de la fin qui s’articulent fort mal avec le corps du texte. Une rapide révision aurait permis d’éviter ce cafouillage agaçant.
Le livre de Madeleine Laroche, s’il ne m’a pas emballé, m’a quand même procuré quelques bons moments. Visant une clientèle au début de l’adolescence, je pense qu’il saura remplir sa mission de divertissement malgré ses faiblesses épisodiques. [JPw]


