À propos de cette édition

Éditeur
Le Soleil
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Le Soleil, vol. XX, n˚ 54
Pagination
11
Lieu
Québec
Date de parution
06 mars 1915

Résumé/Sommaire

Les paroissiens d’en haut de la côte envient ceux d’en bas, où est construite l’église, puisqu’ils doivent gravir une longue pente pour rentrer chez eux après la messe. Ils décident donc de construire une église en haut, ce à quoi s’oppose le curé qui y voit une double charge de travail. Ils font appel au diable pour charroyer les pierres devenues soudainement trop lourdes pour leurs bêtes. Apparaît alors un étalon noir qu’ils attellent à la tâche. Informé de l’affaire, le curé accourt et verse une fiole d’eau bénite sur l’encolure du cheval qui s’enfuit.

Commentaires

Cette version réduite à sa plus simple expression de la légende du cheval constructeur d’église s’attarde finalement davantage au conflit qui divise les paroissiens, ceux d’en bas et ceux du dessus de la côte, qu’à la participation vite écourtée du diable au transport des pierres devant servir à l’édification de l’église. Le but de l’auteur semble être de dénoncer un trait de caractère des « habitants », une propension à des querelles de clocher – c’est le cas de le dire ! –, bien plus que de les mettre en garde contre l’aide providentielle du diable.

Le texte est court et ne contient aucune intrigue secondaire. Tellement court, en fait, que l’auteur ne prend même pas la peine d’expliquer quel avantage retire le diable en apportant sa contribution. Dans d’autres versions plus élaborées et conséquentes, il est question d’un contrat passé entre le diable et parfois même le curé qui prévoit la cession d’une âme comme rétribution.

Curieux, tout de même, que ce cheval apparu subitement portait déjà une bride… Il arrivait peut-être d’une autre version où il ne fallait pas justement lui enlever sa bride sous peine de le voir s’enfuir. Cette consigne me semble bien plus logique.

Il existe, ma foi, autant de versions de cette légende que de celle de la chasse-galerie dans la littérature québécoise. Une de trop ! « Le Cheval de Messire Satanas » – Satanas, vraiment ? – n’ajoute rien au substrat et est éminemment oubliable. [CJ]