À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le dernier survivant d'une cité invisible est sur le point de mourir. Alors, s'accomplira la promesse faite jadis à sa race. La Valkyrie vient donc chercher son cœur et l'apporte à la déesse Perséphone qui, en le recrachant, crée le premier spécimen d'une race hermaphrodite.
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Conçue comme une rêverie d'insomniaque, la nouvelle de Janick Belleau emprunte son imaginaire au répertoire de la mythologie grecque et à la fantasy. Dans un style extrêmement concis, l'auteure raconte la gloire d'une nation puis sa décadence causée par des querelles intestines, la lutte pour le pouvoir et la persécution faite aux femmes. Le destin tragique de cette race, qui défile en accéléré devant nos yeux, est-il autre chose en définitive que l'histoire condensée de la civilisation humaine ?
L'importance des dieux qui interviennent dans l'existence des hommes n'est pas sans faire penser à l'univers mythologique créé par Michel Tremblay dans La Cité dans l'œuf. Le texte de Belleau plaide en faveur de l'émergence d'un être humain nouveau capable de concilier le masculin et le féminin, symbole parfait de l'unité réalisée.
Texte épique et archétypal, « Chevauchée d'une Valkyrie » doit sa réussite au fait que l'auteure manie très bien l'art de l'ellipse. Elle possède aussi une écriture assurée, exempte de bavures, sauf à la dernière ligne quand elle commet un pléonasme malheureux : « androgyne hermaphrodite ». Je ne regrette pas tout le mal que je me suis donné pour mettre la main sur ce récit publié dans un collectif franco-manitobain à peu près introuvable, l'éditeur n'ayant pas donné suite à nos demandes répétées pour obtenir un service de presse. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 306.