À propos de cette édition

Éditeur
Carfax
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Carfax 41
Pagination
15-24
Lieu
Montréal
Année de parution
1987
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Criblé de dettes, Jacques Derome, M. D., se voit contraint d’accepter un lucratif contrat d’un an de la RAMQ dans une petite municipalité nordique, Mokwati, sans médecin depuis des années. Après quelque temps, Derome est sollicité chez lui la nuit par des revenants décédés autrefois faute de soins médicaux. Il parvient finalement à tenir les fantômes à distance quand il recueille un chien errant.

Commentaires

« Le Chien de M. Derome » marque un progrès dans l’écriture de Valérie Bédard qui s’autorise même des effets poétiques et lyriques. Le personnage principal est moins schématique que dans les textes précédents et elle parvient à créer de l’intérêt autour de son sort bien qu’il soit antipathique, du moins au départ.

Il est vrai que l’auteure nourrit son personnage de son expérience professionnelle de médecin en région éloignée et qu’à ce titre, elle invente peu et se contente de reproduire les menus faits de la vie quotidienne. L’utilisation de son vécu permet à Valérie Bédard de donner une assise solide à sa nouvelle mais l’empêche en même temps d’accéder à un imaginaire qui transformerait ce vécu sans qu’il soit possible de le reconnaître. Elle s’interdit l’audace de la création "pure" en tirant sur les rênes de l’imaginaire.

Cette attitude se reflète dans le traitement même du thème connu des hantises qui donne lieu à une variation sans grande surprise du mythe grec du Cerbère. Néanmoins, elle confère à cette figure archétypale une valeur positive puisque le Cerbère éveille la conscience de Derome. Son pouvoir sur les morts ajoute une dimension supérieure au texte qui bénéficie de cette filiation avec la mythologie grecque.

L’aspect le plus faible de la nouvelle demeure l’utilisation d’un narrateur omniscient qui n’augmente pas la puissance du texte. En outre, les derniers paragraphes de la nouvelle orientent différemment la narration et ne font qu’expliciter ce que le lecteur avait déjà compris.

Valérie Bédard nous faire passer un bon moment distrayant ; espérons qu’elle continuera de progresser et qu’elle en arrivera à plus d’audace au plan de l’écriture et de l’imaginaire. [RB]

  • Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 23.