À propos de cette édition

Éditeur
Les Publications Ianus
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Orbite d'approche 2
Pagination
45-57
Lieu
Montréal
Année de parution
1993
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans un futur indéterminé, la vie sur Terre est menacée d’extinction par la pollution de l’air et de l’eau. Les contacts entre les humains sont désormais interdits. Ils portent en tout temps des combinaisons qui protègent leur organisme devenu trop sensible aux germes. Carmélie survit dans ce monde sans espoir en effectuant un travail éreintant à bord d’un bateau. Elle a pour tâche de retirer les poissons morts des eaux afin qu’ils soient ensuite analysés par des experts. Carmélie succombe un jour à l’émotion en plein travail et se laisse consoler par André, un collègue zoologiste qu’elle connaît à peine. Débute alors une histoire d’amour condamnée d’avance.

Commentaires

En l’espace de quelques lignes, Richard Cadot parvient à situer le lecteur dans un univers apocalyptique et sans espoir. L’abattement de Carmélie est si tangible et exacerbé qu’on n’est pas surpris lorsqu’elle succombe au charme de son collègue André, qu’elle n’a jamais vu puisque tous les humains de son monde portent en permanence une combinaison ressemblant à un scaphandre. Il semble en effet tout à fait réaliste qu’une grande histoire d’amour naisse d’un contact aussi ténu que le leur.

Malgré une grande économie de détails, on parvient assez facilement à cerner l’univers aseptisé dans lequel évolue la jeune femme. L’auteur ne manque pas non plus d’imagination lorsqu’il décrit comment la population tente de se reproduire. Les ovules des femmes sont prélevés comme lors d’un examen gynécologique, puis des embryons sont fécondés dans l’espoir que le futur bébé survive le plus longtemps possible. Puisque les contacts ne sont plus possibles, les adultes font l’amour dans une sexe-bulle, une membrane qui leur permet de se toucher, mais sans échanger de germes. Et pour éviter toute effusion d’émotions, ils ne peuvent pas se voir plus d’une heure à la fois…

Quelle tristesse ! se dit-on en lisant la nouvelle de Richard Cadot. Pas surprenant que les deux personnages choisissent un jour de faire fi de tout bon sens pour connaître un court moment de bonheur et de chaleur humaine. Une triste histoire d’amour bien écrite, avec des personnages suffisamment attachants pour nous faire regretter l’arrivée de la dernière page. [CF]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 46-47.